Composer Talk vous propose des entretiens approfondis avec des compositeurs de musique de film sur leurs derniers projets, mais aussi sur leur carrière et comment tout a commencé. Nous avons réalisé plus de 100 interviews avec les plus grands compositeurs d'Hollywood ainsi qu'avec des talents à venir. Notre podcast « Composer Talk » est désormais disponible sur Spotify afin que vous puissiez écouter quand et où vous le souhaitez nos interviews de compositeurs.
L’univers d’Avatar : Le Dernier Maître de l’Air n’était, semble-t-il, pas destiné au cinéma. On peut certes reprocher à M. Night Shyamalan d’avoir déçu les fans de la série animée en voulant exaucer le vœu de sa progéniture mais on ne lui sera jamais assez reconnaissant d’avoir convié James Newton Howard à étaler son brillant lyrisme. Afin de rapporter l’équilibre au sein du fandom, Netflix réincarne l’Avatar dans une nouvelle adaptation bien plus fidèle, qui voit Takeshi Furukawa succéder à son tour au compositeur Jeremy Zuckerman. Une lourde tâche relevée haut la main grâce à sa maîtrise de quatre éléments : l’orchestre, la mélodie, la passion et une admiration certaine pour la série animée. Quand elle ne célèbre pas sa mythologie originelle ou qu’elle ne s’imprègne pas d’influences pan-asiatiques pour rythmer l’odyssée de Aang, sa partition embrasse fièrement la dimension fantastique et émotionnelle de l’univers en lui conférant une véritable ampleur cinématographique. C’est ainsi que l’auditeur prend part aux conflits des nations, s’immisce dans la maîtrise des Eléments, s’émerveille devant la magie des lieux et explore la profondeur des personnages au fil de cette histoire musicale captivante. Lorsque nous le rencontrons, Takeshi Furukawa n’espère qu’une seule chose : avoir conquis le cœur des fans. Qu’il se rassure, nous le sommes !
Y avait-il une autre destinée pour Ridley Scott et Martin Phipps que celle d'unir leur passion commune pour l'Histoire ? Le premier s'est appliqué à créer de nombreuses épopées légendaires, plus ou moins fictives, ennoblies par les musiques de Hans Zimmer (Gladiator), Harry Gregson-Williams (Kingdom of Heaven, Le Dernier Duel), Vangelis (1492 : Christophe Colomb) ou Marc Streitenfeld (Robin des Bois) tandis que le second s'est brillamment consacré à l'avènement de la reine Elizabeth II dans la série à succès The Crown. La transition s'avère donc parfaite : célébrer le parcours d'une autre figure emblématique de l'Histoire, celle de l'Empereur Napoléon Bonaparte (Joaquin Phoenix), à travers une relecture ambitieuse de son ascension fulgurante et de sa chute spectaculaire. Cette collaboration 'intimidante' impose de nombreux défis à son compositeur qui ne manque pas d'audace ni d'inventivité pour illustrer le 28ème film de l’inépuisable cinéaste. Qu'elle symbolise son background avec des chants corses majestueux, traduise sa solitude par quelques notes de piano esseulées ou l'ambivalence de sa relation avec Joséphine (Vanessa Kirby) par une valse pseudo-romantique, sa musique installe l'émotion avec une certaine pudeur, équilibrant ses teintes mélancoliques ou épiques par quelques touches d’humour 'pince sans rire', sans jamais se laisser conditionner par la temporalité du récit. En attendant la sortie du film en blu-ray et de sa version longue sur Apple +, le compositeur britannique revient sur son 'plus grand travail d'authenticité ' jamais réalisé à travers un entretien passionnant qui vous donnera sûrement envie de vous replonger dans l'histoire du plus célèbre Empereur que la France n'ait jamais connu.