Earthquake

À la suite de l'énorme succès du film à suspense catastrophe Airport (1970), les studios Universal ont commencé à travailler avec le producteur exécutif Jennings Lang pour proposer une nouvelle idée qui fonctionnerait dans le même genre de « suspense catastrophe ». L'inspiration est venue après le tremblement de terre de San Fernando en 1971 (également connu sous le nom de tremblement de terre de Sylmar). Il n'en fallait pas plus pour que le réalisateur Mark Robson et Lang décidèrent de créer un film catastrophe qui ne se limiterait pas à un avion de ligne, mais se déroulerait plutôt sur une vaste zone.

D'un budget de plus de 6 millions de dollars, Earthquake s'est retrouvé dans une course contre la montre avec le film catastrophe au plus gros budget, The Towering Inferno (La Tour infernale), produit par Irwin Allen et financé, pour la première fois, par deux studios différents : 20th Century Fox et Warner Bros.

Mettant en vedette Charlton Heston, Ava Gardner, George Kennedy, Lorne Greene, Geneviève Bujold et Richard Roundtree, l'intrigue concerne la lutte pour la survie après qu'un tremblement de terre catastrophique ait détruit la majeure partie de la ville de Los Angeles, en Californie.

Earthquake (fr : Tremblement de terre) est le deuxième des trois films catastrophes à grand spectacle que John Williams a réalisés dans les années 1970.

Les musiques des films catastrophes de Williams n'ont jamais été les meilleures, mais il faut bien avouer qu'il y a toujours des moments d'excellence à trouver, et c'est certainement le cas avec Earthquake. Par exemple, la séquence 'Main Title, Earthquake' (#1) est une construction formidable, un amas de cordes annonciatrices et d'éclats de cuivres dramatiques qui finissent par se fondre dans un thème principal jazzy avec des riffs de piano luxuriants, des percussions staccato et des accents orchestraux fleuris qui évoquent le son du milieu des années 1970 de manière tout à fait parfaite.

D'autres interprétations du thème principal peuvent être entendues sur le CD, d'abord sous la forme d'un solo de piano plus discret, comme 'City Theme' (#3), puis avec beaucoup plus de profondeur et de charme orchestral dans l'impressionnant 'The City Sleeps' (#6) qui se situe dans l'ultime moment de calme dans la grande métropole avant que l'enfer ne se déchaîne.

Parmi les autres morceaux à noter, citons une séquence funk urbain pour 'Miles on Wheels' (#2), qui accompagne Charlton Heston alors qu'il se promène dans Los Angeles, à bord de sa décapotable, col évasé et cheveux bouffants flottant dans le vent.

'Love Scene' (#5) est une jolie partition qui appuie la petite aventure amoureuse entre Stewart Graff (Charlton Heston) avec Denise Marshall (Geneviève Bujold).

La séquence 'Cory in Jeopardy' (#8), traduit un moment de suspense. Williams y mêle une écriture de piano staccato lourde à des xylophones nerveux, tandis que des indices du thème principal planent en arrière-plan.

Enfin, tiré de l'album original, 'Earthquake: Special Effects' (#12) contient plusieurs minutes d'effets sonores liés aux tremblements de terre, divers grondements et bruits d'écrasement qui ont apparemment été inclus pour donner à l'auditeur l'impression de subir une secousse sismique.

Après le succès du film, MCA Records a édité en 1974 un LP (sorti sur plusieurs continents) contenant tous ces tracks et bien d'autres encore. Il fut réédité en 1990 par Varese Sarabande. Une édition élargie de la partition a été publiée dans le cadre du coffret 4-CD Disaster Movie Soundtrack Collection de La-La Land Records en 2019 (avec les partitions de The Poseidon Adventure et The Towering Inferno), et qui étend la partition à plus d'une heure, y compris les bonus.

Loin de certaines partitions qui ont taillé la réputation de John Williams, Earthquake demeure un score appréciable que je conseille particulièrement à tous les fans du compositeur.

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