Pain & Gain

Après 'The Island' et trois 'Transformers' (en attendant le quatrième), Steve Jablonsky retrouve le réalisateur Michael Bay avec 'Pain & Gain', comédie noire déjantée à petit budget qui décrit la virée criminelle de trois bodybuilders. On connaissait l'excellence de Jablonsky en matière d'action épique, voici la preuve qu'il est tout aussi à l'aise dans un genre de film totalement différent.

Optant pour une instrumentation entièrement électronique, le compositeur manie sons et textures pour offrir au film une identité sonore très cohérente: l'électronique appuie la superficialité des personnages, les passages plus pop accompagnent l'imagerie chaude et colorée de Miami ('Sun Gym'), les poussées hip hop soulignent la réalisation résolument 'cool' de Michael Bay ('Buckle Up'), les guitares électriques renforcent l'aspect sinistre de certaines scènes ('I'm Gonna Tell Jesus').

Tout au long du film - et jusque dans les moments les plus légers - la musique apporte une tension bien palpable, qui souligne le fait qu'en dépit des apparences, les faits rapportés sont tout simplement ignobles. Cette dualité comique/tragique, qui est l'une des grandes forces du film, a été remarquablement distillée dans sa bande son.

Et comme souvent, Jablonsky n'oublie pas de laisser parler son coeur en proposant des moments plus dramatiques ('Run Him Over') et plusieurs thèmes élégants ('Doyle', 'Du Bois', 'I Believe In Fitness'). Une bande originale soignée et très intelligente qui colle parfaitement à l'esprit du film, tout en sortant des sentiers battus.