Le Green Lantern de James Newton Howard aura été une grosse attente et une grande espérance pour l’auteur de ces lignes avide d’écouter la nouvelle œuvre du compositeur. Las ! Tel un coup de poing que l’on vous aurait infligé, le score de Green Lantern se montre être un combiné des pires tics et gimmicks du style ambiant musical, parmi les grosses productions actuelles, à savoir les restes du style Remote Control sauce Trevor Rabin/Ramin Djawadi.
Malgré un thème accrocheur mais assez maigre, JNH n’arrive ou n’essaye jamais d’aller au delà (malgré quelques déclinaisons dudit thème)et se contente d’appliquer des rythmiques électro tout droit sorti de Salt. C’est bien regrettable, car il y avait de quoi faire. Il y avait du potentiel : Un univers fantastique bien marqué, un super héro et surtout un compositeur qui nous avait laissé entrevoir une brillante première impression de l’univers héroico/fantastique dans son splendide Unbreakable.
Mis à part deux ou trois morceaux, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, faute à un album qui ne décolle jamais vraiment malgré quelques amorces héroïques intéressantes .
Dans ce cas de figure, il est difficile de voir l'intérêt de faire appel à JNH, un compositeur considéré comme prestigieux, si c'est pour donner dans le bas de gamme, du sous Remote Control mal digéré. Il aurait été plus logique de faire appel à des faiseurs comme Trevor Rabin pour ce projet. Le résultat aurait été équivalent, même mieux (qui sait !) et pour bien moins cher !
Il m'arrive quand même de me demander si James Newton Howard n'avait au final pas une autre partition dans sa tête, une autre idée de ce qu'il pouvait accomplir musicalement. Car, honnêtement, réfléchissons un instant, n'importe quel compositeur de ce talent et de cette envergure, confronté à un projet pareil aurait choisi en toute logique d'opter pour une approche beaucoup plus orchestrale et symphonique (il l'a bien fait pour King Kong, pourquoi ne pourrait il pas le faire pour Green Lantern ?) au lieu d' appliquer des rythmes électro et du sound design !
Il faut bien le dire, choisir de faire du sous Remote Control au lieu de délivrer un opéra symphonique, quel manque d'ambition !!!
JNH serait il devenu si peu ambitieux et si limité artistiquement pour faire cela ? N'aurait il plus rien à dire ?? Si tel est le cas la retraite s'impose !! Mais, j'ai du mal à croire qu'un type qui a pondu un score, il n'y a pas si longtemps que cela d'ailleurs, comme The Last Airbender, n'ait plus rien à dire !! J'ai du mal à croire que c'est la même personne !!
Je pense surtout, sans vouloir excuser le compositeur , que la conception même du score lui a en partie échappé et qu’au risque de voir sa partition rejeté, il a préféré s'aligner sur un cahier des charge spécifique, imposée par une direction artistique désirant délivrer un nouvel Iron Man musical au lieu d'un Superman flamboyant ! Dans ce cas de figure précis, JNH est un pragmatique opportuniste et embourgeoisé, pourrait on dire. C'est en partie vrai. Il est vrai aussi que Martin Campbell n’est pas M.Night Shyamalan et que ce dernier, malgré touts les défauts qu’on peut lui attribuer, reste un auteur exigent envers ses collaborateurs ayant une vision précise de ce qu’il veut, permettant de donner le meilleur de ses compagnons, ce que n’est pas le réalisateur de Green Lantern.
Heureusement, il subsiste dans Green Lantern quelques fulgurances (le début de 'We're going to fly now', par exemple) qui laissent entrevoir ce qu'aurait pu donner Green Lantern, si JNH avait persisté dans cette voix. Il n'en sera rien. C'est le triomphe de la facilité et de la médiocrité qu'il a emporté !
Et pourtant, sous les décombres de cette tambouille musicale, des résurgences du style de JNH apparaissent et donne une autre vision, une vision sans doute originelle, celle qu'a voulu accomplir le compositeur, un compositeur foutrement talentueux mais très lâche tout compte fait .
Constat général assez sévère certes, et cela malgré des moments plutôt réussi (Welcome to Oa, We‘re going to fly now, le début de 'Hall battles parallax' et du 'Prologue' …), mais qui n’effacent pas un certain désarroi.
C’est bien la première fois que James Newton Howard rate à ce point un rendez vous pareil, mais on espère sincèrement qu’il saura trouver le projet et le collaborateur qui lui rendrons toute son inspiration, car cette fois ci, il faut bien le dire, les envolées lyriques d’un Flow like Water nous semblent bien loin.