Attendu depuis très longtemps, et après de nombreux reports de production, le 4ème volet/reboot de la saga Mad Max a fait son retour fracassant en 2015. A 70 ans, le réalisateur George Miller n'a rien perdu de sa jeunesse et offre une véritable leçon de cinéma. A la pointe de la technologie, tout en réalisant un maximum de cascades à l'ancienne, Mad Max: Fury Road a été accueilli comme une petite révolution dans le cinéma d'action: histoire simple, linéaire, efficace, servie par une mise en scène hallucinante et une imagination débridée qui vous scotche à votre siège pour deux heures de folie.
La bande originale signée Junkie XL complémente solidement cette vision. Son côté brutal et minimaliste dépeint un monde primitif où la folie règne en maître, et où l'homme n'est plus qu'un animal. Face à cette fureur, il reste tout de même un dernier espoir pour l'humanité, représenté par un très joli thème, épuré, au violon ('Many Mothers').
Si les parties percussives sont en fin de compte assez classiques chez Junkie XL (après tout, il a apporté ce style en collaborant avec Hans Zimmer sur Man of Steel, puis l'a répété dans Divergent et 300: Rise of an Empire), elles n'en restent pas moins jouissives car le délire est poussé à fond. Les rythmes sont sauvages, rejoints par des solos de guitares endiablés ('Chapter Doof', 'Blood Bag').
On citera évidemment le morceau 'Brothers in Arms', fantastique piste d'action entraînante, rythmée, avec une mélodie imparable, d'une efficacité redoutable. Peut-être la meilleure piste d'action de l'année, elle confirme l'aisance de Junkie XL dans ce domaine.
Si on retrouve une série de motifs déjà entendus dans Divergent où 300: Rise of an Empire, il ne faut pas oublier que ces deux bandes originales ont été composées dans l'urgence, alors que Junkie XL travaillait déjà sur Mad Max: Fury Road, dont la composition a duré plus d'un an. Ce planning complexe fait de ce Mad Max une sorte de 'best of' des compositions de Junkie XL, une version plus polie, finie, mieux développée de Divergent ou 300: Rise of an Empire.
Ca n'en fait pas un travail parfait pour autant. L'album, extrêmement long, pâtit de plusieurs passages à vide, où un sound design très sobre fait office de musique. Le thème principal, qui se veut épique et grandiose, souffre de la comparaison avec les capacités épiques d'un Hans Zimmer (mentor de Junkie XL), souvent imité mais jamais égalé.
A noter qu'une version plus courte de cet album a été commercialisée, mais au détriment de très bonnes pistes qui ont été sacrifiées. L'idéal est donc de se constituer une petite playlist sur base de la version longue.
Mad Max: Fury Road, c'est un travail de longue haleine, une très belle symbiose entre film et musique. Amateurs de musique d'action sauvage, les pistes 'Blood Bag', 'Spikey Cars, 'Brothers in Arms', 'Claw Trucks' et 'Chapter Doof' sont absolument incontournables.