Parfois de grandioses navets - fussent-ils tournées par Cameron -, produisent de superbes partitions...
Stelvio Cipriani semble fort inspiré par ces 'tueurs volants'. Oui, c'est très italien, très mélodique, assez bis, d'apparence mineur, et pourtant...
Cipriani écrit deux thèmes pour cette courte Bo : le thème principal, représentant la profondeur de l'Océan, mais aussi sa menace potentielle, apparait à moultes reprises, jusqu'à se muter en musique de film érotique pour la séquence de sexe sous-marine ( !) ; le thème, qualifié de thème du film, plus discret en occurrences, qui s'avoue en adagio pour cordes lorgnant du côté de Barber.
Le compositeur va alterner selon les plages ces deux matériaux : d'un côté un magnifique thème, assez putassier il faut le dire, pour la menace des Piranha, mais aussi l'érotisme ou simplement la signature mélodique du film ; de l'autre, cet adagio superbe, donnant une dimension tragique au film, qui n'en demandait pas tant.
S'ajoute à cela, quelques moments de suspense ou d'attente sous-marine, où Cipriani emprunte des harmonies debussystes (!) et deux plages totalement jouissives, très pop / jazzy fin 70 début 80 ( un peu de funk dedans ) pour illustrer les vacanciers insouciants ( Ibiza avant l’heure ) qui vont gentiment se faire dévorer.
Tout ça est très très bien écrit, s'écoute avec les lèvres qui esquissent un sourire et l’œil qui frise. Le compositeur ne se prend jamais au sérieux, et pourtant il garde son sérieux de bout en bout.