Hunger Games Mockingjay Part 1

Après avoir composé les deux premiers volets de la saga, c’est en toute logique que l’on retrouve James Newton Howard à la musique de Hunger Games Mockingjay – Part 1, ce qui lui permet de continuer et de développer les thèmes et l’univers musical qu’il a constitué pour la saga .

Pas de réelle surprise au premier abord, puisque ici, le compositeur reprend essentiellement les motifs et certains thèmes qu’il avait commencé à construire sur les précédents films. En revanche , ce nouvel opus lui permet de les faire exister au sein d’une structure plus forte et plus dense, leur apportant un pouvoir émotionnel et évocateur beaucoup plus prégnants.

Il semble donc que cette partition soit aussi plus lisible et linéaire privilégiant ainsi un phrasé musical reposant plus sur l’orchestral que sur les rythmes électro et le sound design ! Cela n’empêche pas pour autant JNH d’ y avoir recours sur certains morceaux de tensions et d’actions, tels « Jamming the Capitol » ou « Inside the tribute center », , mais ces effets sont suffisamment ajustés pour que cela ne vampirise pas la partition .

Plus orchestral et linéaire donc et cela se ressent surtout dans les morceaux d’actions ou le compositeur retrouve la verve et la force orchestrale qu’on apprécie tant chez lui depuis des années. « The arsenal » et « Incoming bombers » sont un parfait exemple de cette verve retrouvée . C’est sans conteste avec « Air Raid Drill » que JNH sort l’artillerie lourde avec grands renforts de cuivres et de vents accompagnées par les chœurs. C’est assurément l’un des temps fort de la partition qui rappelle par moments certains climax entendu chez Shyamalan. On pense parfois à « The Great Eatlon » dans « The Lady in the Water ».
Il est assez plaisant aussi de retrouver certaines couleurs chez James Newton Howard, dans ces quelques touches de pianos mélancoliques, ces flutes cotonneuses ou ces combinaisons de cordes !
L’un des moments forts de l’album se retrouve incontestablement dans le Hit « The Hanging Tree ». La mélodie que l’on entend ici n’a pas été composé par JNH mais par les membres du groupe The Lumineers ! Le compositeur s’est en revanche occupé des orchestrations ! C’est donc une mélodie chantée ou la voix légèrement éraillée et discrète de Jennifer Lawrence laisse place aux cordes et aux cuivres empreints de force et de noblesse, le tout rejoint par un chœur d’enfant, celui du Trinity Boys Choir .
Le morceau se fait alors céleste et triomphal ! Un grand moment !

Nul doute, que ce Mockingjay partie 1 rehausse un peu plus l’ensemble de l’œuvre musicale de la saga Hunger Games ! Plus cohérente, plus solide, plus structurée et plus linéaire, la partition se paraît d’un écrin musical plus dense à la dramaturgie plus évocatrice ! Cela dit, on pourra noter que la musique sonne encore un brin générique pour convaincre totalement. Il y manque encore une véritable identité thématique forte ! Pourtant, il y a des thèmes et ils sont bien présents, mais leur forces résident plus dans leur application à magnifier un tableau, à évoquer, que de créer une mélodie mémorisable, facile ! Car Hunger Games, ce n’est pas Harry Potter ni même The Lord Of The Rings ou la puissance mélodique réside surtout dans la capacité à identifier immédiatement l’univers qui se présente à nous ! Le climat et l’ambiance générale qui construisent l’univers d’ Hunger Games imposent un traitement musical plus subtil, ou les vrais thèmes apparaissent en filigrane ! Et c’est aussi sans doute çà, la vraie force de James Newton Howard, à savoir s’effacer devant son sujet tout en le magnifiant par de subtiles combinaisons musicales ! C’est une œuvre tout entière qui se construit à nous au fur et à mesure de ces 4 partitions ! Elle se nourrit d’elle même et des inspirations de son auteur, toujours apte trouver la clé, ou la formule, dans ses influences diverses !

Quoiqu’il en soit, le travail effectué par le compositeur reste dans l’ensemble globalement satisfaisant au regard des carences que pouvaient présenter le premier opus musical ! C’est un travail solide et suffisamment impliqué pour que l’intérêt envers cette partition soit significatif ! En revanche, et cela malgré les nombreux efforts de James Newton Howard, le tableau musical reste encore perfectible !