Johnny English Reborn

Le retour de l'espion gaffeur, croisement entre un James Bond raté et un Mr Bean armé. C'est une toute nouvelle équipe qui entoure Rowan Atkinson: acteurs et réalisateur différents, mais aussi nouveau compositeur. On est donc un tantinet attristé de ne pas retrouver Edward Shearmur, dont la bande originale pour le premier film avait été une grande réussite.

Mais on se rassure en voyant le nom d'Ilan Ishkeri. Bien que peu connu, il a toutefois quelques grands titres à son actif: 'Centurion', 'Stardust', 'Layer Cake', ou encore 'Kick-Ass' (collaboration avec Henry Jackman et Marius De Vries).

L'album s'ouvre avec 'London', qui entame très brusquement une reprise du thème principal du premier film. Même si ce n'est pas son propre thème, Ilan Ishkeri parvient à lui conférer son style, n'en reprenant que quelques notes et en en changeant drastiquement l'instrumentation. Beaucoup moins léger et virevoltant qu'auparavant, le thème d'Edward Shearmur apparaît ici beaucoup plus fonceur, soutenu par une section rythmique des plus rigides.

Outre un deuxième thème, plus romantique cette fois, que l'on peut découvrir dans 'The Toy Cupboard', ou encore une 'Hypnotification' langoureuse à souhait, on doit constater que le compositeur ne nous réserve que peu de surprises. Comme on avait pu le remarquer notamment dans 'Stardust', Eshkeri aime les orchestrations lourdes et le résultat peut manquer de nuance. Mais si un côté épique n'était pas pour déplaire dans 'Stardust', on aurait peut-être préféré davantage de souplesse pour 'Johnny English Reborn'. Le compositeur a donc opté ici pour une musique d'action standard, qui fait constamment appel à son thème principal, et finit donc par lasser.

Le travail d'Edward Shearmur pour 'Johnny English' était enjoué, celui d'Ilan Ishkeri est bien plus carré et moins varié. Le second volet des aventures de Johnny English laisse, il est vrai, une grande place à l'action et aux gags visuels, expliquant le ton 'rentre-dedans' de sa bande originale. Cela fonctionne à l'écran, mais lors d'une écoute simple, le plaisir reste très limité.