Immortals

Après avoir travaillé avec Hans Zimmer sur des projets d'envergure tels que The Last Samurai ou King Arthur, c'est dans le domaine des séries TV que Trevor Morris a percé au grand jour. Lauréat de plusieurs récompenses pour son travail dans 'The Tudors', il a également marqué par ses compositions pour 'The Borgias' ou 'The Pillars of the Earth'. C'est donc à un spécialiste des fresques historiques que Tarsem Singh, réalisateur extravagant à qui on doit 'The Fall' et 'The Cell', s'est adressé pour accompagner ses visuels caractéristiques.

Ce choix présageait le meilleur, au vu du solide background épique du compositeur, et de l'extrême finesse dont il a fait preuve dans 'The Tudors' ou 'The Borgias'. Au cours de la production de 'Immortals', il a lui-même annoncé que sa bande originale était tantôt très discrète, tantôt très forte. Voilà une belle description du contenu de cet album.

Les passages plus ténus de la bande originale tiennent beaucoup de ses oeuvres précédentes. Des pistes comme 'Theseus and Phaedra', 'My Own Heart' ou 'This Is Your Calling' s'inscrivent dans l'exacte continuité de 'The Tudors'. Mais sans offrir de réelle nouveauté.

Les morceaux d'action, eux, se montrent forts et puissants, mais dénués de personnalité. On retrouve, mis les uns à côté des autres, tous les standards des productions Remote Control, utilisés dans leur plus simple expression. Choeurs tantôt solennels ('Zeus Punishment'), tantôt furieux ('Sky Fight') copiés d''Angels & Demons', cuivres écrasants ('The Gods Chose Well', 'Hyperion Siren' et surtout 'Fight So Your Name Survives') tout droit sortis d''Inception', orchestrations massives et rythmes tirés de 'King Arthur' ('Battle In The Tunnel'), mélodies empruntées à 'Transformers' ou à 'The Thin Red Line' ('Do Not Forsake Mankind'), autant d'éléments repris de tous côtés, pour conférer un son épique et puissant.

Cela fonctionne évidemment dans le film, bien que l'absence de thème principal distinct fait en sorte qu'on ne remarque que peu la musique. Face aux prouesses artistiques du réalisateur, la bande originale, reléguée à l'arrière-plan, se contente d'accentuer les effets ou de rythmer les scènes d'action. Des compositions fonctionnelles mais très impersonnelles, qui se contentent d'appliquer des recettes toutes faites mais sans imagination. Tout l'inverse du film.