Si la nouvelle épopée de Zack Snyder ne mérite pas le bashing qui lui porte préjudice, la musique de Tom Holkenborg ne se révèle pas aussi prometteuse qu'on l'espérait.
Là où Justice League s'échinait à densifier la mythologie de son univers, Rebel Moon se contente de soutenir sommairement la rébellion de son héroïne sans aucune complexité ni prise de risque; utilisant ses gimmicks habituels au point de se confondre régulièrement avec les vibes de la Snyder Cut (les ostinatos de cuivres et de cordes, les percussions signatures); à l'image de 'The Salt of Sarrow' ou 'Scar Tissue' qui singent le thème de Steppenwolf (le mercenaire de Darkseid auquel se confrontaient Batman et ses acolytes).
Ne blâmons pas l'auteur de rester fidèle à son style mais force est d'admettre que Rebel Moon pouvait prétendre à une approche plus indépendante et audacieuse.
Plusieurs problèmes majeurs parasitent notre plaisir d'écoute: sa narration, parfois trop mainstream à des moments clés du récit ('Prologue Antiphony', 'Ogumo', 'The Weight of Lions', 'The Burning Mountains'); sa trame 'mélodique'; structurée autour de quelques motifs simplistes qui reflètent l'intériorité de Kora ('The Wolf Who Became a Woman', 'Horselore', 'A Child of War') ou la nostalgie du passé ('Pueri Salvatoris') sans jamais révéler la richesse de l'univers dans lequel elle évolue; mais surtout, sa dimension émotionnelle, trop peu palpable, qui ne parvient pas à conférer de supplément d'âme au film.
Et quand l'inspiration s'enflamme ('A Call to Courage'), c'est pour magnifier un passage somme toute spectaculaire mais complètement anecdotique (le domptage du pseudo hippogriffe).
Toutefois plus intriguant que l'insipide Army of the Dead, le score brille surtout par l'utilisation de ses chœurs grandioses ('Little Knives', 'The Salt of Sarrow') ou éthérés, symbole d'une lueur d'espoir (' A Call To Courage', 'My Life for Hers'), et ses accents signatures grandiloquents ('A Good Place to Die', 'A Call to Courage').
Tom Holkenborg nous a déjà habitués à mieux (Night Run, Divergente = plaisirs coupables personnels) mais démontre encore une fois que son sens de l'épique a de la gueule !
Le B.O.vore