Le Sorcier Suprême est de retour pour un voyage multiversel décoiffant sous la houlette de Sam Raimi et Danny Elfman, inoubliable tandem de la Trilogie Spider-Man (2000-2007). Si Michael Giacchino, probablement trop occupé sur The Batman et Thor: Love & Thunder pour rempiler, avait accouché d'un des meilleurs thèmes du MCU et d'une BO mystique sensationnelle, notamment sublimée par ses accents baroques et psychédéliques ('The Master of the Mystic End Credits', 'Go For Baroque'), son successeur assure, lui, une continuité plus inégale avec des thématiques nettement moins marquées, plus en accord avec la vision 'horrifique' de ce deuxième volet polarisant ('Grab My Hand', 'Forbidden Ground'). On retrouve les gimmicks habituels (chœurs mystiques, violons frénétiques, cuivres grondants) du compositeur qui nous font adorer son univers décalé et qui apportent une dose d'excentricité appréciable mais finalement trop peu explorée ('Main Titles', 'Book of Vishanti', 'Gargantos', 'Buying Time', 'Not A Monster') ... Remercions Elfman d'avoir conservé le thème de Giacchino - bien que sa présence dans le film soit très mesurée ('On The Run', 'Gargantos', 'Strange Statue', 'Battle Time') - mais aussi d'avoir cité intelligemment le générique de WandaVision (Christophe Beck) ou encore la mélodie patriotique de Captain America: First Avenger (Alan Silvestri) et le générique de X-Men: la série animée (Shuki Levy & Ron Wasserman) lorsque Strange fait la connaissance des Illuminatis. Reste à savoir si l'intention de reprendre les thématiques de ses prédécesseurs ou les siennes (déjà exprimée sur Justice League) et de leur faire traverser les différents âges cinématographiques (un peu à la manière de James Bond) ne dissimule pas un fâcheux manque d'inspiration (n'avez-vous pas entendu le thème du Flash ('Spark of the Flash') de Justice League (Joss Whedon) dans 'Stranger Things Will Happen' et celui de Hulk (Ang Lee) dans 'Main Titles' ??). Alors, même si vous ne serez peut-être pas ensorcelés par cette nouvelle partition Marvel, vous parviendrez toutefois à vous laisser porter par sa dimension mystique et horrifique dont seul Elfman a le secret !
Le BOvore