Deuxième coup d'éclat signé Daniel Pemberton en 2015 (après The Man From U.N.C.L.E.), ce Steve Jobs opère dans un registre plutôt inattendu, mélange hybride entre musique classique et électronique expérimentale.
La partie classique, construite comme un opéra en plusieurs actes, fait montre d'une belle connaissance musicale et culturelle, qui monte en apothéose dans le morceau 'Revenge', 9 minutes intense de piano et orchestre - et qui plus est une scène magistrale au sein du film.
L'aspect électronique du film, qui dépeint davantage le côté technologique, visionnaire, futuriste de son protagoniste, n'est pas en reste. Des pistes comme 'The Skylab Plan' ou '1998. The New Mac', basées sur des boucles simples et montant graduellement en puissance, apportent au film son adrénaline, son côté exaltant.
C'était un défi de composer une vraie bande originale pour un film dont les dialogues, brillants mais incessants, constituent l'essence. Nombre de réalisateurs auraient sans doute opté pour une musique originale sobre, et quelques chansons pour souligner l'émotion dans certaines scènes. Danny Boyle, s'il n'a pas renoncé aux chansons, a investi dans une musique originale de qualité, aussi riche qu'ambitieuse. Daniel Pemberton, jusqu'ici un talent émergent, a gagné en 2015 sa place dans la liste des compositeurs dont on scrute déjà avec impatience les prochains projets.