That Man in Istanbul

Dans le genre thriller d'espionnage au même titre que OSS 117 et consort, on épinglera That Man in Istanbul (fr : L'Homme d'Istanbul). Cette production hispano-franco-italienne, réalisé par Antonio Isasi-Isasmendi en 1965, narre les aventures de Tony Mecenas (Horst Buchholz), un aventurier américain, playboy notoire et patron d'un club à Istanbul. Un soir, Kenny (Sylva Koscina), une agente du FBI sous couverture, demande de l’aider à trouver le professeur Pendergast, un spécialiste du nucléaire qui a été kidnappé. En échange de son aide, il pourra garder le million de dollars de rançon donné par les Américains mais qui a été volé par les kidnappeurs...

Dès les premiers instants, le public se rend à l’évidence qu’il se situe dans une ambiance à la « James Bond », parsemées de paysages exotiques, de jolies filles, du danger, des poursuites, tant sur terre que sur mer, des palaces, des méchants à la mine patibulaire, notamment l’atypique Klaus Kinski, spécialisé dans les rôles de traîtres et de sadiques, toujours déterminés à en découdre. Et puis évidemment il y a une romance vécu par le héros fringué d’un impeccable costume blanc avec nœud papillon qui fait tout le charme de l’homme d’Istanbul.

Horst Buchholz venait d’achever le tournage de ‘La fabuleuse aventure de Marco Polo’ et vu que la musique du film, signée Georges Garvarentz, avait fait belle impression, il est fort probable que les producteurs ont misé sur ce dernier pour la composition musicale de ce film.

Le générique se présente sous la forme de lignes et de points colorés qui s’activent sur un fond noir au son d’une musique heurtée. Ce morceau intitulé ‘The March of That Man In Istanbul’ (B7) est rythmé par des cuivres un peu à la sauce d’Elmer Bernstein. On retiendra également la présence de dissonances qui dominent les séquences passionnantes avec un équilibre habile entre intrigue et action.

Garvarentz a également introduit une mélodie séduisante, tirée de son thème d'amour principal et intitulée ‘Love Was Right Here All The Time’ (A1), chantée par Richard Anthony.

À côté de ce motif, Garvarentz s’est laissé tenter par le jazz, avec notamment une belle illustration dans ‘Fight In The Circle’ (A3) et ‘Fight At The Turkish Bath’ (B4). Enfin, refusant de paraphraser le folklore oriental, le compositeur a préféré servir l’action d’un point de vue Européen, même s’il laisse entendre çà et là quelques voluptés qui soulignent que l’intrigue se situe loin de Paris et de Londres.

Pour ne pas frustrer les cinéphiles, Columbia a édité en France un 45 tours de quatre titres (EP). L’occasion ainsi de retrouver la chanson décrite ci-dessus. Plus intéressant, Mainstream Records s’est chargé de la publication d’un 33 tours comprenant 14 titres. Il a toutefois fallu attendre 2004 pour voir ressortir l’album original en CD pour le compte de Harkit Records, entièrement remasterisé et accompagné d’un livret malheureusement chiche en renseignements.

C’est pas la BO la plus courue, mais la posséder fait toujours plaisir ... À vous de voir ?

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