Maleficent: Mistress of Evil
(Digital)

O rage, O désespoir... James Newton Howard ne réitère pas sa participation sur le sequel de MALEFIQUE... Aux dernières nouvelles, il ne s'agit aucunement d'un refus de sa part ni d'un conflit d'emploi du temps mais bien d'un choix personnel du réalisateur Joachim Rønning qui souhaitait renouveler sa collaboration avec Geoff Zanelli après PIRATES DES CARAIBES 5 en 2017.

Déjà appelé à succéder à un grand nom sur une franchise de renom avec PIRATES DES CARAIBES 5, son travail sur MALEFIQUE 2 n'en est guère moins marquant. Geoff Zanelli se livre à un pur travail de remplissage qui comble avec une grande justesse les intervalles situés entre les reprises mélodiques de JNH; dont il use à profusion ('Maleficent Returns'). S'il y a bien quelques envolées épiques ou lyriques qui attirent notre oreille dans une écoute plus attentive (la sublime variation du thème d'Aurore entendu dans 'Hello, Beastie!' et 'What is Going Here ?' ou bien les cuivres explosifs de la bataille finale entendus dans 'I've Made My Choice, You'll Have to Make Yours' mais aussi dans 'Maleficent Returns'), il est justement difficile de trouver plus percutants que cette réutilisation des thématiques de Howard. Il s'avère néanmoins que sa partition se relève être d'une efficacité redoutable dans certaines scènes emblématiques, en témoignent la musique d'ouverture 'Poachers on the Moors' qui fait jaillir de plus belle la cruauté du personnage d'Angelina Jolie, mais surtout l'ensemble du score correspondant au troisième acte: le siège du château par les elfes noirs. Loin d'être sans saveur mais nettement plus mainstream, l'approche de Geoff Zanelli fera sûrement regretter l'absence de JNH sur cette suite qui méritait d’approfondir l'univers musical mis en place dans le premier film, ne serait ce que par souci de cohérence. Toutefois, on pourra saluer la manière dont Zanelli adhère parfaitement au style de son prédécesseur pour imiter une ambiance musicale similaire à celle qui régnait dans le film de Robert Stromberg en 2014; créant ainsi une belle cohérence auditive. Une méthode qu'il avait déjà employée sur le très critiqué PIRATES DES CARAIBES 5 et dont il devra sans doute se séparer un jour ou l'autre pour prendre réellement son envol. Mais, comme sur toute grosse production, il est possible que la volonté du studio interfère avec sa vision des choses. Il est temps que Zanelli hérite d'une franchise qui le laissera s'exprimer pleinement !