The 3 Worlds of Gulliver

Dernièrement j’avais posté une critique sur la BO de ‘Bernard Herrmann’ pour le film ‘The 7th Voyage of Sinbad’. Restons sur cette lancée avec une autre collaboration Schneer/Harryhausen pour ‘The 3 Worlds Of Gulliver’. S’inspirant d’un classique littéraire de ‘Jonathan Swift’, l’histoire raconte les aventures de ‘Lemuel Gulliver’, qui en quête d’aventure et de richesse, s’engage en tant que médecin à bord d’un bateau pour une croisière autour du monde. Comme dans tout bon film d’aventure, une tempête surgit le jetant à la mer pour échouer sur l'île de Lilliput, habitée par des êtres minuscules, nommé : Lilliputiens. Suivront d’autres explorations, notamment sur une île voisine appelée ‘Brobdingnag’, qui s'avère être habitée par une race de géants. Après de multiples péripéties, le héros, accompagné de sa fiancé retourneront sain et sauf en Angleterre. Produit par Columbia Pictures, ce film a été un succès commercial, gagnant plus de quatre fois son coût de production. Il a de nouveau été acclamé par la critique pour les effets spéciaux d'Harryhaussen’, mais n'a obtenu aucune reconnaissance de la Motion Picture Academy.
Quand à ‘Herrmann’, il était ravi de pouvoir continuer la collaboration avec le réalisateur ‘Charles Schneer’ et aussi de pouvoir se livrer à son amour de longue date pour la musique anglaise de l'époque géorgienne.
Fidèle à sa réputation, sa partition dans sa totalité est une réalisation remarquable infusant son paysage sonore à sa signature. Ainsi, pour cette composition, il a utilisé trois ensembles différents pour chacun des trois mondes représentés dans le film, tout en conservant la parodie du romancier ainsi que de la fierté et de la vanité anglaise. Pour l'Angleterre, il canaliserait la fierté traditionnelle, résolument anglaise, avec des cors bravoures et des percussions pompeuses, bien que l'on discerne une certaine langue de pudeur dans les notes. Pour les lilliputiens minuscules, ‘Herrmann’ allège l'orchestre, insufflant de la délicatesse dans le registre aigu avec du céleste et de la harpe. Enfin, pour le gigantesque ‘Brobdingnags’, la musique s'assombrit et devient austère au fur et à mesure que nous descendons dans le registre à l'aide de bois bas, de cordes et de tuba de contrebasse. Sa partition affirme une fois de plus la maîtrise qu’il avait concernant le genre fantastique. Elle a été brillamment conçu et exécuté de manière magistrale, améliorant scène après scène et permettant au duo créatif ‘Schneer/ Harryhausen’ de réaliser leur vision.

C’est en 1960, lors de la sortie du film que Colpix Record pour les States et Pye Record pour l’édition UK ont édité un LP, uniquement en version mono. Bien que convoité par de nombreux collectionneurs, celle-ci reprend à 95 % les dialogues du film, éclipsant ainsi la belle composition d’Herrmann. Même sort pour l’édition Citadel, en 1981 où le label s’est contenté d’un copier/coller. Heureusement depuis lors de nombreux labels ont édité la musique et ceci pour la plus grande joie, tant des fans inconditionnelle du compositeur, que les amateurs de bonnes musiques de films.

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