Les Caïds

Adapté du roman de M.G. Braun: L'enfer est au sous-sol, Les Caïds est un film français qui fut réalisé par Robert Enrico, en 1972. Les personnages qui évoluent dans cette histoire sont en quelques sortes un prolongement de ceux qu’on trouve dans Les Aventuriers, sorti quelques années plus tôt (1967). D’un côté les premiers avaient une âme d’enfance, une certaine naïveté, et d’un autre côté, les autres s’efforcent de vivre une vie dite « normale ».

Dans ce film, il est question d’un duo. L’un s’appelle Thia (Serge Reggiani) et l’autre Murelli (Jean Bouise), qui vivent de spectacles de cascades automobiles et qui arrondissent leurs fins de mois en effectuant des petits cambriolages. Un soir, Thia tombe par hasard sur une scène de jalousie où Jock (Patrick Bouchitey) tue dans un bar sa compagne et l'amant de celle-ci. Il décide d'aider Jock à s'en sortir et le recueille. Celui-ci ne tarde pas à tomber amoureux de Célia (Juliet Berto), la fille de Murelli, et le jeune couple assiste les deux compères sur un dernier gros coup. Mais rien ne va se passer comme prévu...

Enrico avait déjà collaboré à de nombreuses reprises avec François de Roubaix, notamment pour Contrepoint en 1964, Les Grandes gueules en 1966, les aventuriers, cité ci-dessus et Tante Zita en 1968. Pleinement satisfait de son travail, il était logique que le réalisateur décida de continuer sa collaboration en lui confiant les rênes de la composition musicale pour son nouveau film.

De son côté, de Roubaix travaillait parallèlement à la composition du film La Scoumoune. Il pensait à un moment attribuer le thème musical Les Caïds à celui de Giovanni et testa un traitement à l’orgue de barbarie, mais le résultat ne le satisfaisait pas. Les deux films conserveront donc leurs mélodies respectives.

Cuivres, batterie et mélodie au synthétiseur constituèrent le thème principal du film. Enrico dira plus tard que « C’était le thème du broyage, la société qui broie les êtres et qui trouve son apothéose avec les cascades de voitures. »

Le second thème musical est celui du souvenir et de l’amitié. Un piano introduit une mélodie nostalgique fredonnée par Reggiani, qui dans la peau de Thia, termine l’histoire seul sur un bateau en partance. Son ami, Nino et le jeune couple sont morts.

Édité lors de la sortie du film, en 45 tours par Polydor France, cette édition est (comme toutes les autres partitions de François de Roubaix) rare, très rare. Heureusement, il a fait l’objet de plusieurs rééditions, notamment sur une compilation reprenant les plus beaux thèmes du compositeur en 1976. Puis sous forme d’un CD paru chez Universal Music France en 2003. Et puis d'autres encores ...

Véritable pionnier dans les sons « nouveau », François de Roubaix a travaillé avec toute une génération de metteurs en scène pour le cinéma (Robert Enrico, José Giovanni, Jean-Pierre Melville, Yves Boisset, Jean-Pierre Mocky, Serge Korber…), ainsi que pour la télévision (Chapi Chapo, Les Chevaliers du ciel, Commissaire Moulin, Pépin la bulle…). Retenons qu’il a également collaboré pour de nombreuses publicités ou indicatifs (le générique Gaumont, la SNCF, et même pour les indicatifs de la télévision zaïroise, actuellement le Congo). Grâce à ce palmarès, j’invite chacun à s’intéresser à sa musique, qui selon-moi, sont des compositions intemporelles, dont Les Caïds en font partie.

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