Escalation

'Escalation' est le premier film du réalisateur Italien ‘Roberto Faenza’. Il raconte l’histoire de ‘Luca’, un jeune hippie issu d'une famille de riche industrielle, qui est diamétralement opposé aux différents points de vue de son père, surtout celui concernant son avenir. Pour lui, seul compte l’Inde et surtout la méditation transcendantale. Ne supportant pas le choix de son fils, le père le confie auprès de ‘Carla Maria’, une ravissante psychologue, interprétée par ‘Claudine Auger’ (Ex James Bond girl). Voyant la possibilité d’une escalade sociale rapide, elle utilise ses charmes au point que son patient en tombe rapidement amoureux. Les deux se marient, mais ‘Lucas’ se rend compte que sa jeune épouse ne l'aime pas. Il décide alors de l'empoisonner avec les champignons qu'ils ont ramassés ensemble lors d'un voyage.
En 1968, lorsqu’il se charge de la composition musicale de ce film, ‘Ennio Morricone’ est au sommet de sa carrière avec ‘Once Upon in the west’ (Il était une fois dans l'Ouest). Le Maestro sera secondé par ses amis d’enfance : ‘Bruno Nicolai’ pour la direction orchestrale et 'Alessandro Alessandroni’ pour les séquences de vocalisations. Outre qu’il joue parfaitement de très nombreux instruments de musique, ce dernier est également un excellent siffleur. Je rappelle qu’il a collaboré avec ‘Morricone’ sur les bandes sonores de nombreux westerns spaghettis. C'est lui qu'on entend dans ‘Per Pugno di Dollari’ (Pour une poignée de dollars), ‘Per Qualche Dollaro In Più’ (Et pour quelques Dollars de plus) pour ne citer que ces deux films … Et on le connaît également comme le chanteur de la mélodie ‘Mah nà Mah nà’ écrite la même année par ‘Piero Umiliani’.
Mais revenons un bref instant sur les 28 minutes et 47 secondes du contenu que le label Italien Cam Records nous propose. Du clavecin à la voix émettant juste un « WAWA »(1) pour le thème (A1) en passant par un morceau baroque, intitulé « Collage n°1 » (A3), Certaines séquences portent la signature classiques de ‘Morricone’. Accompagné par un chœur, j’épingle également l’excellent « Dies Irae Psichedelico » (A2). Enfin, il y a la finale avec « Funerale Nero » (B6), un air que je recommande à tous les amateurs de bon jazz New-Orléans. Et le psychédélique la dedans ? Comme on s’en doute en voyant l'étrange, mais néanmoins jolie pochette du disque, c’est le côté noire de la farce. On en retrouve, entre autre avec « Senza Respiro » (A5) ou encore l’interminable « Luca, Casa Londra » (A6). Des passages, certes rasoir, mais qui feront le bonheur de tous ceux qui cherchent encore les chemins de Katmandou.
Et pour ceux qui cherchent l’édition originale cité ci-dessus, vous vous en doutez que celle-ci est très prisée par de nombreux collectionneurs. Heureusement, d’autres labels ont réédité cette BO. Citons un LP en 1989, paru chez « Intermezzo Media », une marque Italienne spécialisé dans les BO’s. En 2010, c'est « Get Back » qui se lance dans l'aventure en sortant un CD contenant quelques bonus. Et pour les fans inconditionnels du vinyle, un joli LP de couleur jaune et limité à 500 exemplaires est paru chez « Dagored ».
Je dois bien vous avouer qu’ ‘Escalation’ est une musique que j’ai du écouter à plusieurs reprises pour l’apprécier. Mais aujourd’hui, hormis les séquences psychédéliques, c’’est clairement un bel objet que je vous conseille.

(1) Remarquons que 'Moricone' utilisera cette technique, trois ans plus tard, pour ‘Giu la Testa’ (il était une fois la révolution) et son célèbre « CHAUMCHAUM ».

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