Sylvie’s Love

Fan de la première heure en ce qui concerne des compositeurs de l'âge d'or du cinéma Hollywoodien, Italien ou encore Français, j'admet être une brebis complétement égaré face à des compositions issues du cinéma contemporain. Des musiques évoquant des noms comme 'Alexandre Desplat', 'Danny Elfman' ou encore 'Hans Zimmer' demeure pour moi un mystère au même titre que l'insondable grande pyramide ou l'introuvable Atlantide.
Et pourtant si je rédige cette critique aujourd'hui, c'est parce que l'autre jour mon attention a été porté, non seulement sur un long métrage mais aussi sur sa BO.
Intitulé 'Sylvie's Love' (fr : Pour l'amour de Sylvie), ce très bon film romantique débute à New-York City, où 'Sylvie' (Tessa Thompson) retrouve après 5 ans d'absence son ancien amour, le saxophoniste en herbe, 'Robert' (Nnamdi Asomugha). Quelques années auparavant, ce dernier était employé au sein du magasin de disques du père de 'Sylvie', à Harlem, là où tout a commencé. Après une romance estivale, les deux tourtereaux se séparent chacun vers des destinées différentes. Ils se retrouveront quelques années plus tard et constatent que les sentiments qu'ils ont l'un pour l'autre n'ont pas changé ...
C’est à un double voyage dans le passé qu’invite ici le réalisateur 'Eugene Ashe'. Dans le New-York des années 50-60, qui évoque l’âge d’or du Hollywood de cette époque et plus précisément du cinéma romanesque à la 'Douglas Sirk'. Développée dans une palette Technicolor remarquable, cette intrigue frise en permanence avec les enjeux politiques et sociétaux d’aujourd’hui, sans pour autant tomber dans le piège de revendications en raison d'un climat racial.
Ravi par ce film, je l'ai été tout autant pour sa musique. Bien que 'Sylvie’s Love' n'est pas un film musical, il en demeure pas moins qu'il en est imprégné. Comme vous pouvez l’imaginer, de la part d’un ancien musicien professionnel comme 'Ashe', ses choix musicaux sont irréprochables. Quel bonheur de réentendre 'Charlie Parker', 'Sam Cooke', 'Sarah Vaughan', 'Bill Haley & His Comets', 'Louis Armstrong', 'Nancy Wilson', 'The Drifters',' Doris Day' …
Au travers de sa partition, la BO, signé 'Fabrice Lecomte', nous fait ressortir une nostalgie importante, un parallèle avec l’industrie du cinéma hollywoodien qui est évident et rajoute à ce film une touche émotionnelle importante. nous rappelant certaines œuvres écrites précédemment par des grands maitres de la musique de film, comme par exemple 'The Sandpiper' (fr: Le chevalier des sables) de 'Johnny Mandel'.
Disponible, semble t-il uniquement en numérique, cet album contient 24 pistes. Il est composé de 19 pistes (2-20) composé par 'Lecomte' et de 5 autres (1, 21-24) reprenant entre autre 'Quizás, Quizás, Quizás' interprétées par 'Eva Longoria' et 'Waltz For Debby' chantée par 'Samantha Sidley'. Seul bémol, les autres chanteurs cités ci-dessus n'ont pas été repris, probablement pour une question de droit d'auteur.
Absolument rien d'autre à dire, la composition pour 'Sylvie Love' prouve immanquablement qu'il est encore possible à notre époque de produire du bon, du très bon.

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