Petit Vampire
(Digital)

Il aura fallu 7 ans de travail acharné pour que le réalisateur ‘Joann Sfar’ adapte sa propre bande dessinée éponyme en film d’animation français. Ce long-métrage 2D, a été en grande partie fabriqué en France, ce qui lui permet de s’offrir une animation très léchée et évolue dans des décors magnifiques et très détaillés.
Tout d’abord, ça raconte quoi ce film ? ‘Petit Vampire’ vit dans une maison hantée avec une joyeuse bande de monstres, mais il s’ennuie terriblement... Cela fait maintenant 300 ans qu’il a 10 ans, alors les bateaux de pirates, et le cinéclub, ça fait bien longtemps que ça ne l’amuse plus. Son rêve ? Aller à l’école pour se faire des copains. Mais ses parents ne l’entendent pas de cette oreille, le monde extérieur est bien trop dangereux. Accompagné par Fantomate, son fidèle bouledogue, ‘Petit Vampire’ s’échappe du manoir en cachette, déterminé à rencontrer d’autres enfants. Très vite, il se lie d’amitié avec ‘Michel’, un petit garçon aussi malin qu’attachant. Mais leur amitié naissante va attirer l’attention du terrifiant ‘Gibbous’, un vieil ennemi qui était sur les traces de ‘Petit Vampire’ et sa famille depuis des années...
Dans ce film d’animation, les personnages se caractérisent avec des designs mignons, mais seulement quand c’est nécessaire. En effet, on distingue les enfants d’un côté et les adultes de l’autre, ceci apportant ainsi de la variété visuelle. Bien qu’on suive majoritairement les aventures de monstres plutôt jeunes, cela n’empêche pas de les vivre sur des musiques très épiques, qui donnent une sensation d’aventure. Concernant celle-ci, c’est à ‘Olivier Daviaud’ que le réalisateur a confié l’accompagnement musical pour son nouveau film d’animation.
Véritable musicien espiègle, infatigable mélodiste, adepte de la forme courte et de la ligne claire, ‘Olivier Daviaud’ est un compositeur, pianiste et violoncelliste Français. Bien que régulièrement sollicité par des chanteurs depuis de nombreuses années, il a décidé depuis 2007, de se consacrer plus particulièrement à l’écriture de musiques de films. C’est dans ce contexte qu’il a déjà collaborré avec ‘Joann Sfar’ pour ses deux premieres oeuvres. En parlant de l’une d’entre elle, ‘Gainsbourg vie héroïque’, en 2010, le réalisateur dira qu’en réinventant et réorchestrant 70 morceaux de Gainsbourg, puis en les faisant interpréter par des comédiens, ce qui n’est pas la chose la plus facile au monde, Olivier’ a prouvé qu’il est une encyclopédie musicale vivante.
Pour ‘Petit Vampire’, le réalisateur souhaitait quelque chose de très différent de ce que compose ‘Danny Elfman’ pour les films de ‘Tim Burton’. Il n’était pas question que ce film tombe dans le travers qui aurait consisté à écrire une musique « de fantômes » pour un film de fantômes. Pour répondre positivement à l’objectif de son ami, ‘Olivier Daviaud’ s’est plutôt inspiré vers les folklores méditerranéens, celtiques et klezmer, traversés ça et là par un grand orchestre.
Outre cette perspective, il s’est aussi tourné vers les bandes originales des films de pirates qui ont bercé son enfance ainsi que son adolescence. Se sentant héritier des musiques de film à l’ancienne où l’on sent le souffle de l’aventure et les grandes émotions, son but final est que ‘Petit Vampire’ soit un grand film familial, auquel le public puisse avoir envie de chanter les thèmes en sortant du cinéma.
Au final, après tant d’années de développement, ‘Petit Vampire’ a pleinement réussi son pari. Outre qu’il à la faculté de s’adresser à une plus large audience qu’il n’y paraît, la musique d‘Olivier Daviaud’ a certainement contribué au succès de ce film d’animation. En tout cas, avec cette collaboration ‘Sfar/Daviaud’, le cinéma français d’animation semble bien se porter et a de l’avenir devant lui.

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