Ad Ogni Costo

Ad Ogni Costo (fr : Le Carnaval des truands), sorti en 1967 sous le titre de Grand Slam aux États-Unis, est un film policier réalisé par Giuliano Montaldo, avec Edward G. Robinson dans le rôle d'un professeur américain vivant au Brésil qui, s'étant lassé de sa vie universitaire, décide de réaliser un vol de diamants pendant le carnaval de Rio. À cette fin, il réunit une équipe de spécialistes du crime, dont un ingénieur en électronique et un expert en vol de coffres-forts. Par ailleurs, un play-boy français est engagé pour arracher la seule clé de l'immeuble à sa belle propriétaire, jouée par Janet Leigh.

Confiée à Ennio Morricone, récemment auréolé après ses succès pour la trilogie des Dollars, la partition s'articule autour de trois grands thèmes récurrents. Le titre principal, 'Punto e Basta' (A1), est un morceau irrépressiblement ensoleillé de jazz de Tijuana à la Herb Alpert, avec un refrain de trompette enjoué, une section de percussions pop légère et un chœur qui chante sur la mélodie.

La séquence 'Vai Via Malinconia' (A2) est une séquence de jazz plus lounge qui puise ses racines dans la bossa nova brésilienne, avec une mélodie de trompette mélancolique et des guitares rythmiques scintillantes.

L'éponyme 'Ad Ogni Costo' (A3) est un peu plus sombre et plus intense, mais toujours basé sur les principes de la musique de jazz, avec une pièce maîtresse rythmique inhabituellement mesurée pour le clavecin et les guitares, entourée de toute sorte de shakers et d'éléments de percussion ethniques.

'In Chiesa' (A5) est un magnifique morceau de musique liturgique d'église pour cordes et orgue à tuyaux.

Ailleurs, 'Ai, Morena' (B3) est une pièce de carnaval clinquante et flamboyante pour trompettes et voix qui vous donne envie de porter une coiffe incrustée de fruits et de vous déhancher.

Enfin, la séquence 'Dirgli Solo No' (A6) a un doux rythme de rumba et, curieusement, un ensemble de progressions d'accords à consonance vaguement chinoise, curieusement juxtaposées à des voix mélancoliques.

Éditée par RCA Italiana lors de la sortie du film, l'édition originale est aujourd'hui très convoitée par tous les collectionneurs et fans du maestro romain. Actuellement, grâce à de nombreuses rééditions présentées sous différents formats, il est accessible aux grand public. J'épingle par exemple cette édition produite en 2016 par le label italien GDM et limitée à 500 exemplaires.

Mais au final, rien de tout cela ne plaira vraiment à ceux qui n'aiment pas les partitions pop à saveur latine de Morricone.

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