The Guns of Navarone

Inspiré du roman de l'écrivain écossais Alistair MacLean, The Guns of Navarone (Les Canons de Navarone) a été réalisé en 1961 par J. Lee Thompson. Le film se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les Allemands tiennent la mer Égée, rendant impossible l'évacuation de deux mille soldats britanniques, bloqués en Grèce occupée. La seule solution des Alliés est d'envoyer un commando pour saboter les deux gigantesques canons de marine, installés sur l'île de Navarone...

Outre le succès de The Guns of Navarone, ce film fut également l'un des plus grands succès de Dimitri Tiomkin et sa partition est encore aujourd’hui très apprécié. Évitant (sans surprise) une approche ouvertement militariste, Tiomkin a plutôt misé sur une mélodie luxuriante qui, comme d’autres ont dominé la majorité de ses partitions. Le thème principal, mémorable, revient partout et est toujours le bienvenu, car il est vif et impressionnant. Et bien que c'est avec la musique d'action que le score prend tout son sens, Tiomkin a inséré d’autres thèmes.

La longue séquence de 8’48 pour ‘Sea Scene - Odyssey Begins’ (A3) est un merveilleux exemple de l'art de Tiomkin, avec une musique d'action entraînante et cuivrée qui se combine à une musique plus sobre et subtile pour former un morceau merveilleux, magnifiquement construit.

L'action est beaucoup plus sombre dans le palpitant ‘Climbing The South Cliff’ (A4) qui met en scène des cuivres et un piano très actifs dans les graves, créant ainsi un effet particulièrement dramatique.

La romance se poursuit avec la merveilleuse séquence ‘Anna’ (A5), un morceau ravissant et plein d'émotion.
La séquence ‘Yassu’ (B1), est une fausse pièce grecque traditionnelle que le compositeur a inventée et qui apparaît plusieurs fois dans la partition.

Au fur et à mesure que l'album avance, les frissons continuent de monter, avec une série de merveilleux morceaux de scène qui se combinent parfaitement bien. Le brillant ‘Preparation For Guns’ (B2) ou encore Mission Accomplished (B4) qui est sans doute le point culminant de la partition, avec un suspense tendu et une écriture de l'action qui se combinent à merveille.

Tout cela aboutit à un long et grand final qui, comme c'était souvent le cas dans les partitions plus anciennes, semble durer pratiquement aussi longtemps que le reste de la partition. Tiomkin était passé maître dans l'art d'offrir aux films des superbes finales, et The Guns of Navarone ne fait certainement pas exception, avec le chœur entrant pour le genre de finale qui serait inimaginable et sonnerait le ridicule aujourd'hui, mais qui semble toujours formidable dans les partitions d'un certain millésime.

Édité chez Columbia Records (US) et Philips (UK) en LP et en EP en France, lors de la sortie du film, cette musique a fait l’objet de plusieurs rééditions au cours des différentes décennies. Citons par exemple une édition Japonaise LP en 1977, ou encore une Française, deux ans plus tard …

Enfin, plus proche, en 2018 un CD paru chez Hallmark Music & Entertainment.

En vérité, il n'y a rien à redire à cette partition de l’âge d’argent hollywoodien. Nous retrouvons un Tiomkin au mieux de sa forme et c’est bien entendu un score que je conseille à tous.

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