Anonymous


Madison Gate Records (0043396348271)
Film | Date: 2011 | Sortie du film: 2011 | Type: CD, Téléchargement
 

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# Track   Duration
1.She Had Your Child 2:09
2.The Succession2:15
3.Edward's Breakdown1:41
4.Hamlet In The Rain1:24
5.Soul Of The Age3:10
6.You Stay In England 1:08
7.God Save The Queen2:59
8.Play After Play2:35
9.The Voices1:22
10.Arrest Them1:54
11.Edward's Theme1:33
12.Words Will Prevail1:34
13.Bedding The Queen1:17
14.Bursting In1:23
15.William Shake-Speare2:56
16.It's A Trap2:37
17.Day Of The Play5:22
18.Will's Triumph1:29
19.The Other One1:19
 40:07
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Anonymous - 05/10 - Critique de Mattis B., ajouté le
Changement de cap important pour Roland Emmerich ! Nous ayant habitué à des blockbusters tous aussi impressionnants les uns que les autres tel que Independence Day, Godzilla, The Day After Tomorrow, ou plus récemment 2012, c’est avec certaine surprise de le voir à la tête d’un film s’intéressant à la vie de Shakespeare. Le sujet a de quoi passionner plus d’un spectateur - le scénario semble avoir été bien travaillé chose que le réalisateur mettait un peu à l’écart dans ses autres films - mais le film risque d’ennuyer fortement les plus réfractaires à la littérature, et j’avoue en faire partie. A réserver uniquement à ceux qui s’intéressent vraiment à l’écrivain.

Roland Emmerich retrouve comme prévu Harald Kloser et son complice Thomas Wander pour leur cinquième collaboration consécutive. On sentait quand même les deux compositeurs sur la mauvaise pente depuis quelques temps. Leurs anciens travaux se ressemblaient fortement et manquaient cruellement de personnalité. J’ai toujours été un supporter du style Zimmerien, mais Kloser et Wander semblent se contenter d’écrire de la musique qui bouge quand ça bouge, et de la musique triste quand c’est triste. Leurs scores restent très fonctionnels et les pistes ne se démarquent pas entres elles, on a toujours l’impression d’écouter les mêmes morceaux. Les notes s’alignent parce qu’il faut les aligner, cela doit être harmonieux donc on fait ça, mais après, on ne ressent aucune recherche musicale, comme s’ils n’avaient pas lu le scénario, comme si le réalisateur leur a dit : « Pendant 2 minutes, tu fais un morceau d’action parce qu’il le faut ! ». Et pourtant ce n’est pas le cas : la preuve, Kloser a participé à l’écriture de scénario sur 10,000 B.C. et 2012.

Outre ces mauvais côtés, il faut leur reconnaitre un certain talent d’écriture. Les musiques d’actions sont attachantes et utilisent tous les ingrédients nécessaires pour produire un bon déchaînement orchestral comme on les aime. De superbes cuivres et des chœurs grandioses d’une efficacité redoutable se mêlent avec furie mais en gardant toujours une organisation entre eux (ce n’est pas le cas de tous les compositeurs dont certains misent sur le « bruit musical »). Malgré le peu qui rehausse le niveau, cela fait clairement regretter la collaboration Roland Emmerich-David Arnold d’avant l’an 2000.

Mais qu’en est-il de la musique de cet Anonymous ? Cela devait être la première fois que j’attendais avec autant d’impatience une B.O. pour un compositeur que je n’apprécie pas particulièrement. Il faut dire que le scénario laissait apparaître une nouvelle porte menant à un chemin musical bien différent que ce qu’ils avaient pu suivre auparavant. C’est avec un certain soulagement que l’on peut constater que Kloser et Wander ont suivi la bonne voie. Ils utilisent des violons lents et agréables - notamment une très bonne utilisation du violoncelle - ainsi que quelques chœurs féminins qui arrivent à trouver leurs places. Vous trouverez sans doute votre bonheur à l’écoute de la musique, mais malheureusement, on ne peut pas encore parler de nouveau chef d’œuvre musical.

L’histoire est censée se dérouler au XVI° siècle, à l’époque où la musique de la Renaissance était particulièrement présente (Notons par ailleurs que l’on peut entendre le Requiem de Mozart dans le film alors que ce dernier n’était pas encore né à cette période, mais bon). Kloser et Wander avait donc de quoi écrire quelque chose de vraiment originale pour le cinéma, mais malheureusement, à part une musique se rapprochant légèrement de ce style (Play After Play), le reste ressemble plus à de la musique classique sur laquelle on aurait cousu des effets synthétiques. Patrick Doyle avait mieux saisi sa chance en composant pour Much Ado About Nothing. Autre point négatif, l’orchestre semble avoir été réduit à son strict minimum. De ce fait, la musique ne dépasse que rarement trois voix différentes, et le vide que cela produit a été comblé par des sons synthétiques. C’est vraiment dommage pour une fois que Kloser et Wander composent quelque chose d’un peu plus original. Rappelons qu’ils avaient quand même bénéficié de 130 musiciens pour produire le faiblard The Day After Tomorrow, un nombre qu’il est rare de dépasser dans la musique de film. Pour comparaison, Jerry Goldsmith avait utilisé environ 90 musiciens pour la bande originale de Alien en 1979, et il a révolutionné la musique de film avec ça.

Mais ne condamnons pas trop vite les deux compositeurs. On est forcé de constater leurs efforts pour arriver à sortir de l’ordinaire sur cette B.O. La première piste, 'She Had Your Child', donne déjà une idée de ce que la suite va donner. Une nappe synthétique mystérieuse sur laquelle se tisse un étrange instrument à vent (une sorte de clarinette ou je ne sais quoi, j’avoue ne pas le connaître) vite rattrapé par quelques violons et chœurs féminins du plus bel effet.

On peut saluer la présence de quelques thèmes (chose qu’il n’y avait même pas sur la B.O. de 2012). Avant tout le thème d’Edward de Vere que l’on peut déjà entendre sur 'Edward's Breakdown' puis d’avantage sur 'Edward's Theme' et qui ressemble à une lamentation pour violons très agréable à écouter se mettant à jouer successivement deux notes. Le thème associé à Williams Shakespeare et que l’on a déjà entendu sur 'Play After Play', peut être réentendu sur 'Words Will Prevail' et sur 'Will's Triumph'. Tandis que le thème d’Edward est triste, celui de Shakespeare est plus joyeux pour montrer qu’il profite de toute la gloire qu’aurait dû avoir Edward.

On remarquera comme à chaque fois une forte influence Zimmerienne sauf que cette fois-ci, c’est plus sur The Da Vinci Code que Kloser et Wander semblent s’être calqués. On retiendra le très beau 'Soul of the Age' ou encore 'God Save the Queen' sans oublier une magnifique chorale mixte dans 'The Succession'. Le seul reproche, c’est de s’être rapproché d’avantage de la musique classique ce qui ne correspond pas tellement à l’ambiance du film.

Le score ne comporte que deux musiques d’actions dont le premier, 'Aerrst Them', peut être entendu plusieurs fois dans le film. Cette légère montée en puissance d’une chorale féminine sur des mouvements de violons saccadés est peut-être un peu courte mais arrive tout de même à nous séduire. Là encore, on pensera à The Da Vinci Code. En revanche, 'It’s A Trap' semble replonger dans les mauvais habitudes, sur son motif répété d’une simplicité navrante soutenu par des percussions totalement dispensables ne faisant qu’alourdir la mélodie. C’est d’autant plus surprenant que le score ne comprend presque pas de percussions. Dommage !

Pour résumé, la partition de Anonymous se présente comme étant beaucoup plus mélodique par rapport à ce que Harald Kloser et Thomas Wander nous avaient habitué à entendre. Mais au final, la musique passe presque inaperçu dans le film, et à l’écoute seule, on est vite lassé par ses morceaux assez répétitifs qui se ressemblent énormément entre eux. Comme toujours, il n'y a que peu de liens qui nouent la musique au film. On regrette aussi que les compositeurs n’aient pas profité de cet énorme avantage qu’est de composer une musique proche de la Renaissance, cela leur aurait permis de faire une musique de film d’une grande originalité. Mais ne pleurons pas sur ce score qui reste quand même une assez belle réussite qui ravira les amateurs de musiques lentes et énigmatiques. Maintenant si vous préférez une B.O. qui déménage, autant vous le dire tout de suite, celle-ci ne fera pas un carton. La question qui se pose maintenant, c’est « Est-ce que Kloser et Wander vont à nouveau participer à la musique du prochain film de Roland Emmerich ? »…
Bande annonce:







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