Hugo


Howe Records (0899158002079)
Film | Date de sortie: 22/11/2011 | Type: CD, Téléchargement
 

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# Track Artiste/Compositeur Duration
1.The Thief4:21
2.The Chase2:50
3.The Clocks4:28
4.Snowfall1:51
5.Hugo's Father3:25
6.Ashes2:33
7.The Station Inspector1:10
8.Bookstore1:52
9.The Movies1:29
10.The Message4:37
11.The Armoire2:33
12.Purpose2:04
13.The Plan2:49
14.Trains2:50
15.Papa Georges Made Movies1:53
16.The Invention Of Dreams6:29
17.A Ghost In The Station6:01
18. A Train Arrives In The Station3:26
19.The Magician2:34
20.Coeur VolantZaz Elizabeth Cotnoir, Isabelle Geffroy, Howard Shore4:19
21.Winding It Up4:11
 67:45
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Hugo - 08/10 - Critique de Mattis B., ajouté le
En 2007 fut publié « L’invention de Hugo Cabret » par Brian Selznick, et quatre ans plus tard ce livre connut une adaptation au cinéma dans Hugo (pour la version française Hugo Cabret). Au départ, cela devait être Chris Wedge que l’on connaît notamment pour avoir réalisé Ice Age, qui était parti pour être le réalisateur du film, mais finalement, c’est Martin Scorsese qui se retrouve à la tête de la réalisation. Chose surprenante alors que Scorsese n’a pas l’habitude de travailler sur ce genre de film. On se souvient plutôt de lui dans certains thrillers tel que Shutter Island ou The Departed, mais au final, il s’en sort à merveille, et c’est peu dire de le dire. Je suis allé voir ce film un peu au hasard en pensant que j’allais voir un énième film fantastique avant tout adressé aux plus jeunes, mais en fait c’est un véritable hommage au cinéma qui prend le dessus. Le film se déroule en plein cœur de Paris dans les années 30. Un jeune orphelin nommé Hugo (interprété par le déjà talentueux Asa Butterfield que l’on a pu voir sur « L’enfant au pyjama rayé ») vit dans une gare et a pour passion de réparer un automate provenant de son père décédé. Malheureusement, il lui manque une clé en forme de cœur. C’est en rencontrant une jeune fille nommée Isabelle, qu’Hugo découvre la fameuse clé, et à ce moment-là, ils vont tout faire pour découvrir le mystère que renferme cet automate. Quelques très bonnes séquences comme la très impressionnante scène de l’accident de train qui par ailleurs a réellement eu lieu à la Gare Montparnasse en 1895, de très bons plans de caméra digne d’un M. Night Shyamalan, ainsi que de très bonnes répliques : je cite du mieux je peux « Le monde, c’est comme une immense horloge, il est construit avec le nombre exact de pièces, et aucune n’est inutile, donc chaque personne de ce monde a son rôle à jouer ».

Ce film a été pour moi une formidable surprise, là où je n’en attendais pas. Martin Scorsese nous fait voyager dans le temps (justifiant peut-être l’omniprésence de mécanismes d’horloges), en nous faisant découvrir le tout début du cinéma. Le 3D permet de voir l’évolution incroyable qu’a pris le cinéma en l’espace d’à peine un siècle. Hugo Cabret est inspiré de l’histoire vraie du réalisateur Georges Méliès, un des pionniers du cinéma français spécialisé dans les effets-spéciaux, évidemment quelque peu remodelée, et avec en bonus une petite énigme fantastique qui pimentera le scénario. Le film de l’année selon moi ; non vraiment, j’ai adhéré à fond à l'histoire, même s’il est vrai qu’il est bâtit sur un rythme assez lent et qu’il y a parfois quelques facilités dans le scénario. Mais allez voir ce film, j’ai du mal à imaginer comment on peut être déçu par celui-ci !

C’est une autre surprise de voir Howard Shore à la musique. Spécialisé dans les musiques de films horrifiques tel que The Silence of the Lambs, The Fly ou encore sa partition culte et épique du Seigneur des Anneaux, jamais Howard Shore n’a composé pour un film de ce genre-là. Ceci dit, ce n’est pas la première fois que le compositeur compose pour un film de Scorsese, il y a auparavant eu After Hour, Gang of New-York, The Aviator et The Departed, mais on est surpris du choix du compositeur à ce sujet. Et pourtant, la musique est une réussite totale. En accord parfait avec l’ambiance du film, Shore nous montre qu’il peut composer des musiques plus délicates et qu’il ne se limite pas aux allures sinistres et aux orchestres symphoniques grandioses. La première piste, 'The Thief', rappelle fortement les musiques que peut produire Danny Elfman sur les films de Tim Burton. Sur un motif de six notes répété au violon va se forger le thème d’Hugo, joué au piano. Puis le thème principal va apparaître avec un accordéon (instrument très présent dans le score) rappelant l’ambiance qui pouvait régner sur Paris à cette époque.

La plupart des pistes sont rythmées par des petits motifs qui reviennent sans cesse pour marquer le mouvement de mécanisme. C’est donc le cas du motif de six notes joué au violon dans la première piste. Même le thème d’Hugo fait étrangement penser à une boîte à musique.

Suite à cela, les pistes vont s’enchaîner sur un même registre dominé par les accordéons. Le sympathique 'The Chase' sautille de tous les côtés. 'The Clocks' présente un court thème tragique de trois notes au tout début joué au violon sur un fond de piano. Ce thème représente la tristesse que ressent Hugo lorsqu’il repense à son père, et malgré sa courte durée, il reste très efficace. Ce morceau présente aussi le thème de l’automate après 40 secondes. Ce thème descendant à la fois mécanique et mystérieux correspond parfaitement à cet énigmatique objet. 'Ashes' reprend divinement bien le thème tragique tandis qu’Hugo pense que tout est perdu. La piste atteint une incroyable tristesse avec son piano bouleversant soutenu par de magnifiques violons. Le thème de l’agent de gare (interprété avec brillo par Sacha Baron Cohen) fait son apparition dans 'The Station Inspector' avec un léger accordéon soutenue discrètement par des percussions militaires qui prouve que c’est lui qui décide de tout à la gare, mais qu’en même temps il a un côté assez naïf.

Retour du thème de l’automate dans 'The Message' qui accompagne la scène où l’automate se met enfin à écrire. On ressent un souffle de magie, d’émerveillement et presque de soulagement qui se dégage de la piste. Mais peu à peu, on sent l'enthousiasme disparaître jusqu’à ce que la piste reprenne dans un élan de tristesse le thème tragique. Mais la magie reprend le dessus par la suite, et prend même presque un accent de victoire avec l’apparition d’une trompette. L’envoutant 'The Armoire' utilise un violon qui semble se balader sur les intervalles d’une protée. On pourrait même faire une comparaison à un certain John Williams par la virtuosité qui semble s’échapper de l’instrument. A noter que l'air joué par ce violon pourrait être assimilé dans le film au cinéma.

L’excellent 'Trains' accompagne la scène de l’accident de train. Le début est calme et posée avec une jolie variante du thème d’Hugo, puis peu à peu, la musique baisse de volume jusqu’à ce que l’orchestre s’emballe. Mais Howard Shore reste sur la bonne voie, il ne change pas de registre comme on pourrait être tenté de la faire dans ce genre de scène. Les instruments sont les mêmes, on a simplement l’apport d’une percussion qui accompagne cet orchestre qui peu à peu monte dans les aigus et accélère. Un coup de maître ! Le magnifique 'The Invention of Dreams' accompagne la scène où l’on apprend comment se fabriquait les films de l’époque. Une piste joyeuse et entraînante qui accompagne à merveille les images du film dans une ambiance ancienne et nostalgique. Puis brusquement, la musique s’arrête et laisse place à un piano funèbre et lent qui plombe tout à coup la bonne humeur. C’est la fin d’un beau rêve…

La dernière scène à la gare est accompagnée par 'A Ghost in the Station', un morceau d’action qui malgré l’agitation que dégage la scène, reste assez légère, tout en étant en accord avec les images du film. 'A Train Arrives in the Station' est lui aussi très agité dans sa première partie en reprenant le même passage du morceau 'Trains'. Puis finalement le piano rapporte un moment chaleureux dans la deuxième partie. Quant à 'The Magician', il clôt le film sur une note légère.

L’album possède aussi une chanson originale, 'Coeur Volant', interprété par la chanteuse française Zaz, sur le même thème que le film. La musique accompagnera le générique de fin. Puis une dernière musique prolonge notre plaisir, 'Winding It Up' continue sur le même registre, comme si Howard Shore s’était tellement amusé à composer la musique du film qu’il nous en offre une dernière pour la route en cadeau de noël.

Nous sommes donc à des années lumières de ce qu’avait pu écrire Howard Shore pour « Le Seigneur des Anneaux ». On le voit maintenant sous un nouvel angle qui s’avère surprenant et bien plus intéressant, bien que moins accessible. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour apprécier pleinement le travail d’Howard Shore sur cette B.O., la première écoute peut être décevante. Finalement, la musique passe assez inaperçu dans le film, et je pense que c’est chose voulu. Il fallait créer une musique faisant croire que le bruit d’ambiance provenait du film. D’ailleurs on voit beaucoup de musiciens dans le film comme pour nous faire supposer que c’est eux qui joue. Bref, ne passez pas à côté de ce magnifique score que nous offre Howard Shore.
Oscars: Best Original Score (Nominé)
Bande annonce:







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