Nouvelle adaptation du célèbre roman d'Alexandre Dumas, le nouveau film de Paul W.S. Anderson se veut moderne, rythmé et familial. Au risque de ne pas satisfaire les inconditionnels de littérature française, le réalisateur a donc pris beaucoup de libertés pour nous offrir une aventure pétaradante qui lorgne vers les 'Pirates des Caraïbes', anachronismes compris.
A la musique, on retrouve Paul Haslinger, pourtant plus habitué aux thrillers qu'aux films d'époque. Sa source d'inspiration ne fait aucun doute: le travail de Hans Zimmer et de son studio Remote Control des 10 dernières années. S'il vous semble inconcevable de marier la musique de 'Pirates of the Caribbean: Dead Man's Chest' et l'univers des mousquetaires, passez votre chemin. Si au contraire vous êtes prêts à tenter l'aventure, un grand voyage musical vous attend.
Le film s'ouvre sur une introduction pseudo-historique sous-tendue par 'Only Four Men'. Sonorités à la 'Gladiator', montée en puissance jusqu'à un final épique. Très impressionnant. 'Special Delivery For The King', développé sur le fameux rythme Jack Sparrow, nous présente un motif que l'on retrouvera tout au long du film, avant de se clôturer en douceur sur un thème romantique au piano, fin et agréable à l'oreille. On l'entendra notamment dans 'The King And Queen'.
Dans 'All For One', on peut reconnaître sans trop de peine 'Fate Has Smiled Upon Us' de Marc Streitenfeld ('Robin Hood'), avant d'enchaîner sur un thème éclatant et fastueux... qui n'est pas sans rappeler 'Your Highness' de Steve Jablonsky. 'Do You Know Who I Am', lui, préfère l'ambiance 'Sherlock Holmes' de Hans Zimmer.
On peut s'amuser longtemps à rechercher des similitudes plus ou moins marquées avec d'autres oeuvres. Mais on est forcé de reconnaître la maîtrise étonnante de Paul Haslinger, qui livre une bande originale menée à un train d'enfer, savant mélange d'action, de fun et d'émotion, sans jamais lasser. Si les premières pistes peuvent donner l'effet d'une compilation 'Best of Zimmer', cette impression disparaît bien vite. Jouant avec ses nombreux thèmes, son sens du rythme acéré et ses ambiances teintées de guitare électrique ('Shoot'em Up'), le compositeur parvient à livrer au final un travail très homogène. Tout en gardant une part d'originalité, à l'image du tango qui rythme 'Concealed Weapons Tango' ou 'The Venice Heist', pistes d'action déjantées où clavecin, guitares et effets électroniques ne font qu'un.