Puss in Boots

Cela faisait un moment que l’idée de faire spin-off pour le Chat Potté était envisagée. Et c’est chose faite en 2011 avec Puss in Boots, réalisé par Chris Miller, à qui l’on devait déjà Shrek The Third. Et si l’on est ravi de retrouver notre chat espagnol, cela fait quand même un grand vide sans l'ogre et l’Âne qui apportait un humour particulier. Ici, on retrouve l’ambiance déjanté de Shrek, mais sans atteindre l’originalité et la folie qu’il y avait auparavant, et c’est bien dommage. Ceci dit, Puss in Boots reste un bon moment à passer en famille, avec de très bonnes scènes d’actions et son lot d’émotion qui fait continuellement la réussite des Dreamworks Animation.

Et qui dit DreamWorks Animation dit évidement Remote Control à la tête de la musique du film. Mais ce n’est pas John Powell, Harry Gregson-Williams ou même Hans Zimmer qui s’en charge comme on pourrait le penser, il s’agit du nouveau Henry Jackman qui, décidément, a connu une belle année 2011 au niveau de sa carrière. Après un Monsters vs. Aliens relativement plaisant et un X-Men: First Class de grande qualité, on retrouve Jackman pour une bande originale vitaminée et à l’accent évidement espagnol. Pour se faire, Rodrigo et Gabriela, devenus incontournable chez Zimmer depuis Pirates of the Caribbean: On Stranger Tides, sont appelés pour participer à la B.O. Le ton est donné dès la première piste, 'A Bad Kitty', qui utilise tous les instruments typiques de l’Espagne dont les guitares hispaniques et les castagnettes. Ce n’est que sur la fin de la piste que le compositeur dévoile son thème principal composé de cuivres. Ce thème a beau être omniprésent dans le film, il passe pourtant presque inaperçu du fait de sa simplicité. C’est d’ailleurs un des rares reproches que l’on pourrait faire à la partition.

Heureusement, l’album ne se contente pas de ce seul thème. On pense à celui de 'Jack et Jill' pour les deux brigands de l’histoire qui se montre machiavélique à souhait, sans pour autant entrer dans le diabolique. Les haricots magiques étant l’ingrédient indispensable du film, ils ont bien entendu droit à leur propre thème. Il se résume en quatre notes dont trois ascendantes et une descendante que l’on peut entendre en particulier sur le grandiose 'Planting the Bean' ou l’agitée 'The Magic Beanstalk', même si encore une fois sa simplicité le rend peu marquant. Et puis quelques autres petits thèmes se retrouvent éparpillés un peu partout dans l’album mais il serait difficile de les citer un par un, d’autant qu’ils n’ont pas de lien direct avec l’histoire.

Or donc, les morceaux sont tous bâtis sur ce même genre musical typiquement espagnol du bout à la fin. On ne peut que vibrer face à l’énergie que déploient les morceaux mouvementés dont on retiendra surtout 'Chasing Tail', 'The Wagon Chase', 'Golden Goose of Legend', une partie de 'Confronting The Past' et 'The Great Terror'. Les cuivres sont alors dominants et l’orchestre d’une vitalité réjouissante faisant parfois même penser aux heures de gloire de John Powell. D’autres pistes se montrent plus apaisées comme l’excellent 'The Orphanage' qui utilise quelques chœurs féminins chaleureux et des violons gracieux pour la scène de l’enfance du Chat Potté. 'I Was Alwais There' est quant à lui, sans cesse secoué de massifs mouvements orchestraux dont les basses dominent, et si cela fonctionne bien à l’écran, l’écoute seule présente un peu moins d’intérêt.

Le film contient également deux scènes de danse, et pour se faire, c’est Rodrigo et Gabriela qui se chargent d’écrire la musique. D’abord 'Diablo Rojo' puis 'Hanuman' se montrent aussi festifs que pour Pirates des caraïbes 4 et passent difficilement inaperçu dans le film. 'The Puss Suite' sert quant à lui de générique de fin ; c’est une sorte de récapitulatif sur la même lancée que le reste de l’album avec guitares hispaniques entraînantes, cuivres frénétiques et percussions imposantes, de quoi finir l’album aussi bien qu’il avait commencé.

Pour ceux qui avaient un doute envers Henry Jackman en pensant qu’il n’avait pas assez de personnalité après sa partition assez commune de X-Men: First Class, qu’ils se rassurent ! Puss in Boots permet de constater avec plaisir que le compositeur est capable de jongler avec d’autres styles musicaux plus originaux et plus recherchés. On pourra toutefois regretter le côté assez passe-partout de la B.O. à cause d’un thème principal trop facile, mais s’il fallait faire un rapprochement entre le film et la musique, Jackman a parfaitement rempli sa tâche et nous livre une partition énergique, pleine de fraîcheur, qui fera un bonheur unanime.