Volcano

Bien qu’ordinaire Volcano s’impose comme étant un bon film catastrophe hollywoodien, agréable à regarder et avec quelques séquences spectaculaires. C’est vrai qu’au niveau scénario, c’est totalement invraisemblable avec ce volcan qui apparaît comme une fleur en plein milieu de Los Angeles. Mais Mick Jackson, que l’on a pu voir à la réalisation de The Bodyguard, nous en met plein la vue grâce à ce film qui, comme tout bon film catastrophe, n’ennuie pas une seconde, et après tout c’est le principal. Alan Silvestri (Back to the Future, Predator…) est chargé d’écrire la musique pour le film. Comme celui-ci, il n’y a rien de véritablement nouveau à l’horizon. Cependant, la musique est, comme toujours chez le compositeur, d’une grande qualité et atteint une incroyable efficacité lorsqu’elle est reliée au long métrage.

Le 'Main Title' n’a rien d’extraordinaire en soi avec son ambiance apaisée qui prouve que la ville de Los Angeles n’a pas de soucis à se faire, et que c’est la routine quotidienne pour tous. Silvestri utilise quelques bois joyeux de temps à autres recouvert par de courts passages plus sombres qui montrent que le danger n’est pas loin. Et en effet, c’est avec 'Miracle Mile' que les ennuis commencent. Les sonorités sont plus répétitives et plus graves. On a l’apparition d’un motif de 6 notes joué au piano et décliné dans plusieurs variations au cours de la piste, ce qui signifie que le volcan n’est plus très loin. Au fur et à mesure que la piste avance, on entre peu à peu dans l’horreur avec un orchestre dissonant qui débouche sur une belle explosion orchestrale. L’album se poursuit avec 'Tarnation', où un premier thème apparait, associé au volcan. Les percussions massives se mêlent à un orchestre entraînant, largement dominé par les cuivres.

'Teamwork' se calme un peu tandis que l’on cherche des solutions au problème. Rien de vraiment intéressant à l’écoute seule par son orchestre un peu hésitant et sans grands mouvements, même si cela fonctionne toujours autant à l’écran. A la fin du morceau apparaît un deuxième thème épique joué par de robustes cuivres et soutenus par un chœur grandiose. Ce thème sera merveilleusement reprit dans l’excellent 'Build a Wall' alors que des centaines de personnes tentent de construire un barrage pour lutter contre l’inexorable avancée de lave. Les percussions écrasent tout par leurs forces avec l’apport de violons saccadés et de cuivres toujours aussi grandioses. La musique apporte ici un immense plus au film en montrant la fraternité qui unit tous ces hommes à lutter contre le volcan. 'March of the Lava' est le morceau de l’album à ne pas rater grâce à sa reprise grandiose du premier puis du deuxième thème. Silvestri nous montre qu’il n’a pas perdu de son génie pour écrire de puissants morceaux d’actions.

Après une sombre introduction sur la même longueur d’onde que les précédentes pistes, 'Roark's Missing' reprend le deuxième thème dans un élan majestueux pour chœurs et cuivres grandioses qui valent la peine d’être écoutés. Puis la piste se calme enfin pour montrer la victoire des hommes face à cette catastrophe naturelle. 'Cleansing Rain' conclut l’album sur des violons apaisants et agréables qui prouvent une bonne fois pour toute que le film se finit sur une victoire.

Bref, la B.O. de Volcano reste un très bon moment à passer que ce soit avec ou sans les images du film. On regrette simplement le manque d’originalité de la part du compositeur qui aurait pu nous offrir quelque chose de plus innovant, ainsi que la trop courte durée de l’album présentant à peine 30 minutes de musiques originales. Mais on oublie vite cela par la qualité de l’orchestration irréprochable. Donc ne passez pas à côté de cette belle œuvre que nous offre si gentiment Alan Silvestri.