Batman Forever

Après un 'Batman Returns' puissant mais définitivement trop sombre (ce qui ne l'empêche pas d'être un excellent film), Tim Burton abandonna le poste de réalisateur qui échoua à Joël Schumacher. Le résultat est celui que l'on connaît : un troisième épisode très très moyen, qui annonce la future débâcle du quatrième (le tristement connu 'Batman & Robin').

Tim Burton ne fut pas le seul à quitter le navire. Son compositeur fétiche, Danny Elfman, le suivit. La musique est donc confiée à Elliot Goldenthal, jeune talent dont le CV contient quand même 'Alien 3' et 'Interview with the Vampire' (deux classiques de la B.O.).

Avec 'Batman Forever', Elliot Goldenthal s'octroie une récréation. Après des films à l'ambiance majoritairement lourde et/ou horrifique, il s'adonne ici à un véritable délire musical qu'il perpétuera dans 'Batman & Robin'. Ainsi, si 'Batman Forever' (et au passage 'Batman & Robin') sont deux films dont la qualité est très très relative, la musique est quant à elle très agréable.

Plutôt que de marcher sur les traces de Danny Elfman, Goldenthal livre son propre thème pour Batman : un déchaînement de cuivres également, mais moins orienté vers le côté 'dark' du héros, avec le très réussi 'Main Title & Fanfare'.

A l'image du film qui regorge de lumières colorées, la musique de Goldenthal part dans tous les sens et pour tous les goûts, sans donner une impression de brouillon, car le tout conserve malgré cela une certaine unité.

Ainsi a-t-on les morceaux 'Chase Noir' et 'Mouth to Mouth Nocturne' qui confèrent aux scènes avec Nicole Kidman une ambiance romantique de film noir. Le côté dramatique n'est pas non plus délaissé pour les moments plus tristes confrontant le passé similaire de Bruce et de Dick ('The Pull of Regret').

Mais c'est vraisemblablement pour les méchants et les scènes d'action que Goldenthal s'est littéralement déchaîné. Le tout sonne très 'dessin animé', notamment pour les pistes associées au personnage de Jim Carrey ('Nygma Variations' et 'Spank Me! Overture', avec une utilisation judicieuse du theremin). Le CD réserve aussi son lot de déchaînements orchestraux pour les nombreux scènes de baston, et cela constitue d'ailleurs une bonne partie de la B.O.
Le tout dans le style de Goldenthal qui, pour les plus habitués, est aisément reconnaissable.

En conclusion, une B.O. très sympathique et rythmée, qui laisse un meilleur arrière-goût que le film qu'elle illustre.