Un rythme de danse baroque, un violon soliste comme incarnation du diable, un orchestre réduit où beaucoup de pupitres jouent en solo, vous obtenez une bande originale facétieuse et finalement peu connue du grand John.
Paradoxalement à d'autres partitions, le matériau est assez réduit, ici. Deux thèmes principaux se font la part belle. Le premier, entêtant et sautillant, représente tout à la fois la danse des sorcières - une sorte de tarentelle - mais aussi la petite bourgade américaine tranquille. Tout est dans l'accompagnement et l'orchestration. Le thème est plutôt joyeux, à l'image de la comédie qu'est le film. Dans plusieurs de ses orchestrations, on peut y trouver les traces de ce que sera, bien plus tard, Harry Potter.
Le deuxième thème est plus sombre : il se déploie, passionné et romantique, pour exprimer l'attirance et la séduction entre Daryl/Devil et les trois sorcières.
John Williams travaille à l'extrême le dialogue entre les instruments, à tel point que, parfois, il nous semble avoir affaire à de la musique de chambre. L'une des sorcières étant musicienne, c'est sans doute un choix de sa part.
Quelques plages l'emportent sur l'ensemble : ' The township of Eastwick', 'The dances of the witches ' où le thème des sorcières s'exprime avec espièglerie et obsession; 'The ballroom scene', où le second thème s'invite lumineusement avant de se muter en variation aérienne ; 'The tennis game', incroyable petit bijou de mickey mousing, où tout le talent de Williams créée un morceau d'une cohérence incroyable,