The Fugitive Kind


London Records 1960 Vinyl
Movie Film release: 1960
 

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# Track   Duration
1.Alone — Prologue2:18
2.Bird Song — Main Title2:04
3.Get Crazy2:22
4.The Reformer2:00
5.Put Me Off At The Station2:20
6.Love To Sunday2:06
 13:10
# Track   Duration
1.Let Me Out2:10
2.Return To The Store2:10
3.High Pocket Blues2:30
4.Pay Day2:10
5.Calliope1:30
6.Triumphant Fugitive — End Title2:52
 13:22
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The Fugitive Kind - 06/10 - Review of FilmClassic Soundtrack , submitted at (French)
The Fugitive Kind’ (fr : L'Homme à la peau de serpent) est l'adaptation cinématographique par Sidney Lumet de la pièce qui s’intitule ‘Orpheus Descending’ de Tennessee Williams. De ‘The Glass Menagerie’ (fr : La ménagerie de verre), en passant par ‘A Streetcar Named Desire’ (fr : Un tramway nommé Désire) et ‘Cat on a Hot Tin Roof’ (fr : La chatte sur un toit brûlant), Williams est considéré comme le plus grand dramaturge américain, qui a produit une série de drames qui fut à la fois des succès à Broadway et des classiques cinématographiques. Traitant avec franchise et souvent avec poésie de l'amour, du désir, du sexe sous toutes ses formes, de la frigidité, du cannibalisme, de la castration et de la mort violente, ‘The Fugitive Kind’ (fr : L’homme à la peau de serpent) n’échappe pas à la règle.

Williams adaptait souvent ses pièces et nombre d’entre elles se sont développées à partir de nouvelles et de personnages uniques. Présentée pour la première fois en 1940 (A1) elle fut retravaillée à plusieurs reprises. Produite à New York le 21 mars 1957 elle n'a donné malheureusement que 68 représentations. Et bien qu’étant un véritable flop, le nom de Williams fut suffisamment prestigieux pour assurer une version cinématographique produite par United Artists.

L’histoire narre les aventure de ‘Val Xavier’ (Marlon Brando), guitariste et vagabond qui, après avoir eu des démêlés avec la justice, arrive dans une petite ville du Mississippi, avec la ferme volonté de devenir honnête et travailleur. Embauché par ‘Lady Torrance’ (Anna Magnani), patronne d'une mercerie et aigrie par un mariage malheureux, tombe sous le charme du musicien qui ne laisse pas non plus indifférentes ‘Vee Talbot’ (Maureen Stapleton), l'épouse du shérif, ainsi qu’une autre jeune femme, alcoolique et nymphomane, ‘Carol Cutrere’ (Joanne Woodward).

À l'exception de la partition de Max Steiner pour ‘The Glass Menagerie’, les meilleurs films de Williams ont été mis en musique par de nouveaux venus novateurs, tels qu’Alex North pour ‘A Streetcar Named Desire’ et Elmer Bernstein pour ‘Summer and Smoke’ (fr : Été et Fumées), qui furent tous deux des pionniers et ont influencé le nouveau son hollywoodien au cours d'une période faste pour la réalisation et la mise en musique de films.

Comme beaucoup de nouveaux compositeurs des années 1950, Kenyon Hopkins est arrivé à Hollywood avec une vaste expérience des arrangements pour des orchestres de jazz. Ses premiers travaux cinématographiques comprenaient des partitions pour des documentaires et des films industriels. En 1956, il travailla sur la musique de ‘Baby Doll’ (fr : La Poupée de chair), une autre adaptation cinématographique de Tennessee Williams, réalisée par Elia Kazan. L’année suivante, il composa la musique de deux films pour Sidney Lumet : ‘The Strange One’ (fr : Demain ce seront des hommes) et ‘12 Angry Men’ (fr : 12 hommes en colère), faisant un usage expérimental des techniques modernistes du dodécaphonisme pour le premier. Troisième collaboration pour ‘The Fugitive Kind’, Hopkins a fourni une partition intime et lyrique qui a extrêmement bien servi le film. Comprenant que la musique identifierait chaque personnage, il a créé plusieurs thèmes pour chacun d’entres eux. Les pièces de Williams étaient remarquables par le déploiement spécifique de la musique dans les indications de mise en scène, et si Lumet et Hopkins ont ignoré certaines d'entre elles, comme les instructions pour que la musique de ‘Lady Torrance’ fasse appel à une mandoline italienne, d'autres repères semblent directement issus des intentions de Williams.

Je vous invite à présent à découvrir quelques séquences, qui je le rappelle est basées sur le 33 tours sorti à l’époque.

Le film commence avec ‘Val’ qui doit répondre devant la justice pour le trouble qu'il a causé lors d'une fête. Alors que la caméra se fixe sur le jeune homme pour son confessionnal sinueux, cette séquence intitulée ‘Alone-Prologue’ (A1) se déroule doucement avec une mélodie bluesy au hautbois.

Commence alors Le générique de début qui se déroule sur la vue d'une route du sud. Le thème principal ‘Bird Song - Main Title’ (A2) est une mélodie tendre composée en grande partie de quintes ascendantes - véhiculant une sorte de quête d'espoir. Reconnaissons que l'intervalle est souvent utilisé dans les mélodies de films épiques pour cette raison. Mais ici, elle est énoncée avec douceur de manière à laisser entendre que le but est intérieur. Pour meubler cette séquence, Hopkins la soutient principalement par une orchestration de flûtes avec un accompagnement dépouillé. Le morceau s'assombrit vers la fin lorsque la voiture de ‘Val’ tombe en panne dans une petite ville sous une pluie battante.

Alors que ‘Val’ conduit la voiture de ‘Carol’, celle-ci explique son passé de fauteur de troubles et de réformatrice ratée de la communauté. Cette séquence est illustrée par ‘The Reformer’ (A4), où la réplique de Hopkins est interprétée principalement par un hautbois, accompagné par des cordes pleine d'âme et complètement dépouillée.

La musique commence lorsque ‘Val’ et ‘Lady’ entament une liaison. Cette séquence est traduite par ‘Love to Sunday’ (A6). Elle est, selon moi le meilleur cru de cette partition. Elle commence calme, toujours avec un hautbois, puis elle s’accentue par des clochettes que le compositeur introduit subtilement pour traduire le bonheur du couple dans leur relation. Une sorte d’apothéose en quelque sorte !

La scène débute à l’intérieur d’un magasin où ‘Carol’ aperçoit ‘Val’. Mais lui décide de l’ignorer passant l'enregistrement d'une chanson de blues sur un tourne-disque ; coïncidence ou non, la séquence s’intitule ‘Let Me Out’ (B1). C’est une partition de blues, interprétée par un chanteur inconnu et tiré du thème de ‘Vee Talbot’.

Ici, ‘Carol’ et ‘Val’ partent chacun de leur côté : elle part en voiture à la Nouvelle Orléans, tandis que ‘Val’ entre dans le magasin pour demander un travail à la propriétaire. Hopkins a associé deux thèmes pour cette séquence ‘Return to the Store’ (B2) : Le thème bluesy de ‘Carol’ tiré de ‘The Reformer’ (A4), et l’autre, celui de ‘Lady’.

‘High Pocket Blues’ (B3) illustre la scène où ‘Val’ et ‘Carol’ se rendent dans un relais routier. C’est un enregistrement rock qui est perçu dans le film par un juke-box.

Enfin pour conclure, il y a ‘Triumphant Fugitive—End Title’ (B6). Nous voyons que ‘Val’ est menacé par le shérif de quitter la ville. Désireux de tourner la page, il dit au revoir à ‘Lady’ mais il apprend qu'il l'a mise enceinte. Choqué, le couple discutent dans le magasin. Mais ‘Jade’ s’interpose entre eux et tous deux sont finalement tués lors du violent dénouement. Après coup, ‘Carol’ trouve la veste en peau de serpent de ‘Val’ et s'y accroche comme à une sorte de talisman. Le thème est développé dans un final orchestral triomphant dans le but de clore le film sur un message d'espoir (peut-être incongru) alors que Carol s'éloigne du bâtiment incendié - elle, au moins, semble destinée à un avenir meilleur.

Édité aux States et en Grande Bretagne, lors de la sortie du film, par le label United Artists, il semble que cette partition n’a jamais fait l’objet d’une réédition.

Bien que Kenyon Hopkins (1912-1983) est peut-être relativement méconnu aujourd'hui, on peut affirmer qu’il a largement contribué à un mouvement très apprécié de la musique de film hollywoodienne, qui a suivi le déclin du système des studios dans les années 1950 et s'est ancré esthétiquement dans les versions cinématographiques des pièces de Tennessee Williams, transformant le style des partitions symphoniques classiques de compositeurs tels que Korngold et Steiner en un nouveau son influencé par le jazz, le big band et, finalement, le rock and roll. A mon grand regret, bien peu d’éditeurs ont réédité ses partitions cinématographiques. Au vue de sa carrière, il était de mon devoir de lui rendre hommage et d’informer le BOphyle que la musique de film ne se limite pas qu’à Goldsmith, Morricone ou encore Zimmer.

FilmClassic
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