Le Casse

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Sorti en 1971, Le Casse d’Henri Verneuil marque les balbutiements d’un cinéma fait sur mesure pour la star Jean-Paul Belmondo, et avec lui, une certaine idée de la virilité dans la culture populaire de l’époque. Ce cinéma trouvera son apogée avec Peur sur la ville, du même Henri Verneuil, puis d’autres succès signés par des réalisateurs-vedettes des années 70/80, comme Georges Lautner, Gérard Oury, ou Jacques Deray. Mais pour Le Casse, ce n’est pas la surpuissance masculine de Belmondo que la partition d’Ennio Morricone met en valeur, bien au contraire. Sa musique se situe sur des registres plutôt délicats, elle sert avant tout à mettre en avant les failles du personnage interprété par Belmondo.
Le Casse raconte les aventures d’Azad (Belmondo) et son équipe qui, après avoir cambriolé une villa luxueuse d’Athènes, cherchent à semer Zacharia (Omar Sharif), un policier corrompu et sadique. La musique de Morricone sert tout d’abord à illustrer les liens entre Azad et les femmes. Le thème d’amour (probablement l’un des plus poignants jamais écrits par le compositeur), renforce la tendresse, mais aussi toute l’ambiguïté, qui unissent Azad et la jeune Hélène (Nicole Calfan). Leur relation est amoureuse, mais aussi filiale et amicale – comme le chante avec une douceur inhabituelle Mireille Mathieu (Mon ami de toujours).
L’autre personnage féminin du film est une stripteaseuse féministe incarnée par Dyan Cannon. Cela donne à Morricone l’occasion de composer deux musiques pour les scènes de boîtes de nuit (La fille à la frange et, surtout, le très suave Ma non troppo erotico). Après la douceur du thème d’amour, la partition tend donc de nouveau vers une certaine séduction « féminine ». C’est le cas également des nombreux thèmes diégétiques qui servent de toile sonore au palace dans lequel circule Azad. Morricone pastiche ici avec brio les maîtres de la musique fonctionnelle de l’époque (comme celle de son compatriote Mantovani), dont les cordes lénifiantes avaient pour but de relaxer l’auditeur dans les lobbys des hôtels, au restaurant, ou, bien évidemment, dans les ascenseurs.
Quant au thème principal, de par son aspect à la fois léger et lyrique, il personnifie l’élégance à la française de Belmondo, davantage que ses qualités physiques. Notons la présence dans le présent album d’une reprise pop de ce thème, où l’on reconnaît aisément la patte de l’arrangeur Bruno Nicolai, qui s'est également attaqué à une version alternative de Rodéo.
Les bonus sont particulièrement riches, puisqu’on trouvera également des chansons interprétées par Astrud Gilberto et Mireille Mathieu – ce qui prouve l’efficacité absolue d’une partition qui peut être arrangées à toutes les sauces et pour toutes les voix.
En collaboration avec Warner Chappell Music France, Music Box Records présente cette B.O. à partir des bandes stéréo remasterisées par les bons soins de Claude Fuiano. La présente édition est limitée à 1000 exemplaires.

Released in 1971, Le Casse (The Burglars), directed by Henri Verneuil (Guns for San Sebastian, The Sicilian Clan), tells the story of Azad (Belmondo) and his gang who, after having broken into a luxurious villa in Athens, seek to shake off Zacharia (Omar Sharif), a corrupt and sadistic policeman. This film marked the beginnings of a style of cinema calibrated to highlight the acting qualities and physical performance of the star Jean-Paul Belmondo, as well as a certain portrayal of a notion of virility in the popular culture of the era. This type of cinema reached its apogee with Peur sur la ville, directed by the same Henri Verneuil, followed by other successes from celebrity directors of the seventies and eighties, such as Georges Lautner and Jacques Deray.
It is not the overarching virile dominance of Belmondo that Ennio Morricone's score highlights, in fact quite the contrary. In addition to a very few effective dramatic underscore, Morricone’s contribution is to be found in other places, his music serving instead to bring to the fore the character’s faults, failings coming out first and foremost in regard to women, most notably by means of the love theme which reinforces the tenderness, but also all of the ambiguity which unites Azad and the young Hélène (Nicole Calfan). In regard to Lena the striptease artist (played by Dyan Cannon), Morricone provides two pieces of music for the night-club scenes and the Greek restaurant. Since much of the movie's action took place in a hotel where there was background music, Verneuil asked him to write beautifully-crafted pastiche pieces from musical masters of the era (such as Mantovani and Zacharias), with its soothing strings.
For those who missed the previous GDM edition released in 2006, Music Box Records is pleased to reissue the complete soundtrack of Le Casse (The Burglars) composed by Ennio Morricone and conducted by Bruno Nicolai. Supervised and mastered by Claudio Fuiano, this present edition also includes six bonus tracks: four songs, both performed by Mireille Mathieu and Astrud Gilberto, were released on 45rpm singles to coincide with the launch of the film at that time, a pop reprise of the main theme and a previously unreleased version of Rodéo on CD are both conducted by Bruno Nicolai.

Andere soundtrack releases van Le Casse (1971):