Composer Talk vous propose des entretiens approfondis avec des compositeurs de musique de film sur leurs derniers projets, mais aussi sur leur carrière et comment tout a commencé. Nous avons réalisé plus de 100 interviews avec les plus grands compositeurs d'Hollywood ainsi qu'avec des talents à venir. Notre podcast « Composer Talk » est désormais disponible sur Spotify afin que vous puissiez écouter quand et où vous le souhaitez nos interviews de compositeurs.
Julien Leclercq et Éric Serra empruntent la dangereuse route du remake du Salaire de La Peur (1952), adaptation culte du roman de Georges Arnaud, qui se voit remodelé en un film d’action made by Netflix. Auréolé d’une confiance absolue, le comparse de Luc Besson, un brin nostalgique, nous projette au cœur d’un convoi de nitroglycérine grâce à une riche palette de teintes qui déclinent aussi bien l’imbroglio de la fratrie incarnée par Franck Gastambide et Alban Lenoir que l’atmosphère anxiogène de leur mission. Son challenge ? Faire grimper le palpitant des abonnés Netflix et honorer sa promesse de se renouveler à chaque projet. Le temps d’un court instant, ce grand contributeur du cinéma s’est livré sur cette bande-originale explosive, éditée par Milan Records, en se remémorant le souvenir impérissable que lui a laissé le film originel de Henri-Georges Clouzot. Qui a dit que la musique d’Éric Serra était cantonnée à l’univers de Luc Besson ?
L’univers d’Avatar : Le Dernier Maître de l’Air n’était, semble-t-il, pas destiné au cinéma. On peut certes reprocher à M. Night Shyamalan d’avoir déçu les fans de la série animée en voulant exaucer le vœu de sa progéniture mais on ne lui sera jamais assez reconnaissant d’avoir convié James Newton Howard à étaler son brillant lyrisme. Afin de rapporter l’équilibre au sein du fandom, Netflix réincarne l’Avatar dans une nouvelle adaptation bien plus fidèle, qui voit Takeshi Furukawa succéder à son tour au compositeur Jeremy Zuckerman. Une lourde tâche relevée haut la main grâce à sa maîtrise de quatre éléments : l’orchestre, la mélodie, la passion et une admiration certaine pour la série animée. Quand elle ne célèbre pas sa mythologie originelle ou qu’elle ne s’imprègne pas d’influences pan-asiatiques pour rythmer l’odyssée de Aang, sa partition embrasse fièrement la dimension fantastique et émotionnelle de l’univers en lui conférant une véritable ampleur cinématographique. C’est ainsi que l’auditeur prend part aux conflits des nations, s’immisce dans la maîtrise des Eléments, s’émerveille devant la magie des lieux et explore la profondeur des personnages au fil de cette histoire musicale captivante. Lorsque nous le rencontrons, Takeshi Furukawa n’espère qu’une seule chose : avoir conquis le cœur des fans. Qu’il se rassure, nous le sommes !