Transformers: Dark of the Moon

Nouveau 'Transformers', nouvelle collaboration entre Michael Bay et Steve Jablonsky. Après un premier opus orchestral qui dévoilait une série de thèmes épiques, et un deuxième album plus électronique mais tout aussi épique, Jablonsky continue sur sa lancée et, tout en conservant son style, plonge dans un univers beaucoup plus sombre, où bruitages et autres effets prennent parfois le pas sur les mélodies.

Un sérieux changement depuis 2007 donc. Le compositeur, qui marche dans les pas de Hans Zimmer, semble à présent très inspiré par 'Inception' et 'The Dark Knight', dont il reprend certains éléments: le côté massif du premier ('Shockwave's Revenge'), ou les motifs sourds et ostinatos qui rythmaient le second. Cette relative nouveauté fonctionne plutôt bien, boostant les anciens thèmes en permettant l'intégration de nouvelles mélodies.

'Sentinel Prime' développe un thème doux et posé à partir d'un piano (première apparition de cet instrument dans la saga 'Transformers'), et 'The Battle' propose alors un nouveau motif d'action solennel que l'on entend à plusieurs reprises dans le film. 'There's No Plan' reprend 'Arrival To Earth', mais cette fois sur un ton mélancolique, évoquant plus un départ qu'une arrivée. Une piste raffinée et élégante où piano, violon et guitare sont en symbiose parfaite. Le vibrant 'The Fight Will Be Your Own' est de cette trempe également. On observe de manière générale chez Steve Jablonsky une belle aisance à retravailler ses mélodies, qui subsistent depuis le premier film sans jamais lasser. Immanquable, 'The World Needs You Now' est un condensé d'une foule de thèmes connus sur un rythme agressif. 'It's Our Fight' est, lui, LE morceau d'action épique de l'année.

Quelques points négatifs tout de même au niveau de l'inspiration. Jablonsky colle de si près le style récent de Zimmer qu'il finit par imiter totalement celui-ci. En plus de 'Inception' et 'The Dark Knight', on peut entendre ça et là 'The Thin Red Line' ou même 'The Last Samurai'. On remarquera en outre l'absence ici de la version orchestrale retravaillée du titre 'Iridescent' de Linkin Park, pourtant bien présente à l'écran.

Une bande originale qui offre, en dépit de nouveaux rythmes et effets électroniques, un condensé d'idées pour la plupart déjà vues ces dernières années à travers les productions Remote Control. Ce qui ne l'empêche pas d'être épique, passionnée, violente, émouvante et diablement efficace au coeur du film. Après tout, c'est le principal.