Cela fait plusieurs années que Roland Emmerich ne fait plus appel à David Arnold en ce qui concerne la musique de film, et pourtant, ses B.O. étaient loin d’être catastrophiques (Independance Day suffit pour exemple). Depuis 1999, Emmerich s’est attaché au compositeur autrichien Harald Kloser et à son complice Thomas Wander, peu connus à l’époque. C’est sans doute grâce au soutien de Kloser dans le scénario qui incite le réalisateur à le nommer compositeur car malgré les trois collaborations entre eux : The Thirteenth Floor, The Day After Tomorrow et 10,000 B.C, Harald Kloser a du mal à faire ses preuves. Son manque d’originalité se fait incontestablement critiquer, il n’empêche qu’Emmerich le redemande pour le film 2012.
Lorsque l’on écoute ce score, on comprend certaines critiques : il donne l’apparence d’être long alors qu’il ne dure même pas une heure. Cette impression est due à plusieurs facteurs. Avant tout, l’organisation de l’album pour lequel il y a quasi systématiquement une alternance entre musique catastrophe et musique tragique qui donne la désagréable sensation de tourner en rond. Et pourtant, on sent Harald Kloser à l’aise avec les déchaînements orchestraux. Il y a une belle harmonie entre cuivres, chœurs et percussions qui rendent les musiques attachantes comme 'Spirit of Santa Monica', 'Run Daddy Run' ou 'Collision With Mount Everest', elles, ou d’autres. En revanche, elles se ressemblent beaucoup entre elles, donnant l’impression d’écouter toujours le même morceau.
Déception aussi en ce qui concerne le thème principal… il n’y en a pas ! On aurait bien aimé un thème accrocheur qui reviendrait dans le film de temps à autre pour accompagner cette « fin du monde ». Cela aurait donné un minimum de personnalité à l’album. 'The End is Only the Beginning' aurait pu se révéler grandiose puisqu’il marque « la fin de la fin du monde », mais au lieu de cela, Kloser semble s’être contenté d’aligner des notes sans grandes réflexions.
On ne peut tout de même pas nier entièrement le travail d’Harald Kloser et Thomas Wander. On est forcé de constater que certaines musiques collent à l’image et sont agréables à écouter. 'Nampan Plateau' par exemple est pour moi un des meilleurs morceaux car il fait bien ressentir le désespoir des hommes face à cette catastrophe, mais c’est malheureusement la seule musique qui sort du lot.
Harald Kloser et Thomas Wander se sont donc contentés de ce qu’il savait faire sans prendre de risques… ce qui est un risque. On reprochera comme toujours le côté impersonnel du duo et on peut éprouver de l’ennui après une quinzaine de musique comme si cela faisait trois fois que le CD se remettait au début. Cependant, l’ensemble n’est pas catastrophique. Kloser se révèle être un bon compositeur qui arrive à écrire quelques musiques spectaculaires et appréciables. Quoi qu’il en soit, cette B.O. ont dû plaire à Roland Emmerich puisque c’est encore à lui de composer la musique de son prochain film : « Anonymous ». Va-t-il enfin sortir de ses petites habitudes et nous prouver qu’il peut-être un très bon compositeur ?