The Thin Red Line (La Ligne Rouge)

À mes yeux meilleurs film de guerre jamais réaliser car pour moi, il ne nous « ment » pas. La psychologie des personnages est traitée de manière abstraite et on va pourtant au cœur des choses. La réflexion est permanente et la remise en question également. Le film est filmé de manière très poétique et c’est ce qui fait la force de ce long métrage grand de plus de 2h40.

Hans Zimmer signe avec The Thin Red Line la musique la plus mûre qu’il lui ait été donné de composer, et qu’il n’a à ce jour égalé qu’avec Hannibal. La profondeur de ses thèmes est absolument incomparable et la qualité des orchestrations phénoménales. On sent tout de suite un plein investissement de la part du compositeur qui écrit avec sensibilité et amour LA musique de sa vie.
Petit bémol à la production de cd sortit chez RCAVictor. L’enchaînement des pistes est pour moi très maladroit et ne reflète pas l’histoire comme la musique originalement présente dans le film. Mais on s’en contentera pour l’instant !

Il ne m’est pas très évident de parler de la musique vis-à-vis des pistes de l’album. Je pense qu’il faut la prendre plus dans son ensemble et non isolement.

Le dramatique règne ici en maître. Les cordes et le synthétiseur procurent une sensation de mal à l’aise à l’ensemble qui renvoie directement aux maux que prodigue la guerre aux soldats de l’histoire.
La pièce majeure reste quand même le superbe ‘Journey to the Line’. Longue pièce composée de deux éléments bien distincts, le morceau commence avec un son de cliquetis très succins et à force perturbant puis envoûtant. Le thème principal, la Vrai, s’ouvre avec une section de basses profondes puis sur un orchestre léger et pourtant massif. Ce thème, long et fort de ses 44 SECONDES, est probablement le meilleur de Hans Zimmer, le plus juste, le plus efficace aussi. Les variations se succèdent ainsi sur la scène la plus effroyable de l’histoire du cinéma de guerre. L’apogée atteint son comble en balayant tout sur son passage. Les basses écrasent l’orchestre et vice-versa. La création d’un hymne à la Mort sous nos yeux !
On notera aussi l’excellent ‘Light’. Comme son nom l’indique, la lumière essaye ici de se faire une petite place dans la pièce la plus douloureuse de l’album après ‘Journey to the Line’. Les motifs se succèdent sans vraiment se transformer en thèmes, se qui donne un coté bancale et sans repères à la musique du plus bel effet.
N’oublions pas non plus ‘God U Tekem Laef Blong Mi’, l’un des magnifiques chants mélanésiens du film, heureusement édités sur un album du nom de ''Melanesian Choirs – Chants from The Thin Red Line''.

Les morceaux comme ‘Air’ ‘Beam’ ou encore ‘Sit Back and Relax’, sont des morceaux plus atmosphériques et lourds absolument utiles pour ce genre de film.

L’effet Hans Zimmer est ici garanti et vous ne pourrez sûrement pas rester insensible à sa musique poignante pour ce superbe monument cinématographique.