Children of Men


Colosseum (4005939676926)
Varèse Sarabande (0030206676921)
Film | Date: 2006 | Type: CD
 

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# Track Artiste/Compositeur Duration
1.Fragments Of A Prayer John Tavener15:21
2.Eternity's Sunrise John Tavener10:53
3."War, He Sung, Is Toil And Trouble" G.F. Handel4:44
4.Nun Will Die Sonn' So Hell Aufgeh'n [Kindertotenlieder] Gustav Mahler5:31
5.Threnody For The Victims Of Hiroshima (1959-61) Krzysztof Penderecki9:59
6.Song Of The Angel John Tavener4:35
7.The Lamb (For String Orchestra) John Tavener3:20
8.Mother And Child John Tavener12:38
9.Mother Of God, Here I Stand John Tavener3:28
 70:28
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Children of Men - 08/10 - Critique de Vivien Robin, ajouté le
John Tavener est un compositeur d’origine « classique » et compose régulièrement des musiques religieuses. Cependant on lui compte quand même trois bandes originales ; à savoir, le court-métrage Pilgrimage en 2001, Bataille dans le Ciel en 2005 et Les Fils de l’Homme (Children of Men) en 2006.
Bien que la musique du film est été édité sous le nom ‘Children of Men’, elle porte le sous-titre Fragment of a Prayer qui est le nom de « l’œuvre » au sens large du terme.
L’album contient entre autres trois œuvres classiques. Le très baroque “War, He Sung, Is Toil And Trouble” du compositeur germano-britannique Georg Friedrich Haendel ; “Nun Will Die Sonn' So Hell Aufgeh'n Kindertotenlieder” de l’autrichien Gustav Mahler ; et le puissant et chaotique “Threnody For The Victims Of Hiroshima” du contemporain polonais Krzysztof Penderecki. C’est pièces contribuent assurément a garder le score de Tavener dans une veine purement classique. Et c’est sans mal que la musique originale se hisse à hauteur de ces grandes œuvres classique qu’on ne présente plus.

Le caractère dominant de la musique de Tavener ici est le chaos. Elle donne un sentiment de non espoir constant, et pire de faux espoir. L’écriture prend alors une structure extrêmement aléatoire pour désolidariser les émotions de l’auditeur et le déstabiliser. On ne parlera pas vraiment de thèmes, même si chaque une des pièces est basé sur un motif plutôt franc et repris de manière continue tout au long du morceau. Tavener cherchant à maximiser les effets avec des accords de sons ou d’instrument parfois surprenants mais finalement en accord total avec le contexte de l’histoire. Tavener fait ainsi appel à une soliste apparaissant dans la plupart de ses pièces.

Ainsi, l’ouverture ‘Fragment of a Prayer’ est une pièce pour soliste et grand orchestre. Le motif entendu dés le début souligne vraiment le coté sombre et ténébreux de l’histoire. Ce motif sera repris tout au long de cette pièce de plus de quinze minutes. Il y a peu de basses ici. Le paradoxe se constitue alors naturellement entre l’aspect noir et mélancolique de la musique et l’orchestration qui se veut claire et ordonnée. Vers 4 minutes, la place est privilégiée pour une petite section de cordes laissées en presque improvisation. Un élément est alors annoncé avec beaucoup de clarté. Puis, l’orchestre revient brutalement avec la soliste dans les tons graves. Et on revient encore sur la section de cordes. Cet effet donne l’impression d’un battement de cœur très long et en fin de vie. Le motif du début redonne un coup de fouet franchement envoûtant pour ma part. La pièce se poursuit sur une ligne grave, toujours avec la soliste. La linéarité de presque tout l’ensemble est déstabilisant car constant, je l’ai dis plus haut. Cette pièce en est probablement la preuve la plus évidente.

‘Eternity's Sunrise’, deuxième gros morceau du score, se veut plus libre avec un jeu de mouvements entre la soliste et une flûte. Mais le début suit étroitement la construction de ‘Fragment of a Prayer’ avec un motif grave et lourd. Les blancs dans la musique contribuent énormément à l’idée de non repères musicaux. Ce qui est drôle d’ailleurs, car on pourrait se dire que puisqu’il y a des blancs, autant en profiter pour reprendre son souffle. Mais le reprendre à partir de quoi ? Car précédemment, la musique était sans accroches. On se laisse alors prendre au jeu en suivant au pas à pas cette construction inédite et attirante.

‘Song Of The Angel’ n’échappe pas à la règle de par sa structure. Les basses sont légèrement mises en valeur en les confrontant souvent à seulement la voix de la soliste et à un violon soliste également. La pièce a un caractère lancinant, car elle succède parties vocales et orchestrales pur avec un motif de notes montantes ou ascendantes, suivant le cas.

On arrive avec ‘The Lamb’ à probablement l’un des monuments du score. Tavener s’expose ici au risque de composer un thème réel et construit. Composé uniquement pour les cordes. Ce thème d’une infinie douceur est encore entre deux eaux car on pourrait l’apparenter à un thème triste – car répétitif, donc mélancolique – ou plein d’espérance – car clair et sciemment écrit de manière à sublimer un score presque entièrement sombre. Le morceau se termine dans des variations lentes et fondues dans le silence. Parfaite maîtrise de l’orchestre.

La pièce ‘Mother And Child’ est un monstre massif et puissant, surtout dans sa deuxième partie, une fois passé 8 minutes. A ce niveau Tavener mêle à l’ensemble chorale/orchestre, un grand orgue qui apporte un caractère religieux à ce duo. L’effet est énorme et écrasant. Il va même encore plus loin en ajoutant un glas d’une sonorité terrible. Les basses sont au maximum et on est emporté dans un élan de foi et d’espérance. La noirceur commence enfin à s’effacer à mesure que l’on s’approche de la fin de l’album.

‘Mother Of God, Here I Stand’ est la meilleure conclusion qui soit pour cette grande oeuvre classique. La lumière écrase totalement la noirceur du reste du score. Les orchestration dénotent une musique jouée plus rapidement et avec plus d’entrain. Tavener idolâtrant carrément sa musique en la plaçant dans des sphères religieuses jusqu’alors jamais atteintes.

John Tavener signe sans aucun doute avec Children of Men, la consécration de sa carrière classique. La musique se jouant des émotions des auditeurs en étant instable et intemporelle. Magnifique.

- Il m'est important de noter que cet album n'est qu'une grande extention de la musique du film. Car n'apparaissent dans ce dernier que des extraits des pistes 1 et 2 (je parle du score de John Tavener). Le film ne contient en effet que très peu de musique - 10 ou 15 min tout au plus - afin d'axentuer l'atmsphère oppréssante de l'histoire.


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